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592 LA REVUE LYONNAISE nous combattons pour un principe de tout un peuple, et non pour une question locale ». Il combat ensuite M. le colonel Allard par ses propres accusations du mouvement des Flandres comme « antisocial et antinational». « Savez-vous ce que c'est que antisocial, c'est de tenir ouvert le trou creusé entre les hautes et les basses classes..., déposséder une langue des riches et une langue des pauvres.—• Il est antinational de refuser à un peuple ses droits, alors qu'on en exige des devoirs. » M. VAN RYSWICK, le second inscrit, établit des chiffres éloquents. D'après les données officielles (1875), il y a, en Belgique, une po- pulation flamande de 3.085.807 âmes contre une population wal- lone de 2.274.020 âmes. Et actuellement, dans l'agglomération bruxelloise, il y aurait 142.553 personnes parlant exclusivement le flamand, et 103.964 parlant le français et le flamand, Puis, venant aux efforts de ses compatriotes, « le WUlems-fondo le Zilternamskring, le Veldbloem, dit-il, donnent des con- férences dans chaque ville, dans chaque village, et plus de 3.000.000 de personnes applaudissent. M. HOSTE, de Bruxelles, lui succède, et démontre que le Brabant est éminemment flamand. Sur 129 communes, 127 y sont fla- mandes. « M. Allard, continue encore l'orateur, déclare que le français est la langue diplomatique. Il ignore donc que, depuis 1870, il n'en est plus ainsi et que chaque peuple correspond dans sa langue propre (Rires). » Je me permettrai ici de trouver que le bon sens de M. le colonel Allard n'est pas toujours en défaut. Cette réunion avait lieu lejour même où le Kronprinz d'Allemagne répondait à Madrid, en fran- çais, au toast français du roi Alphonse. Le meeting se termine par de nombreuses acclamations votées à l'unanimité au bourgmestre de Bruxelles, défenseur déclaré delà cause flamande. M. le secrétaire Alexander donna enfin lecture d'un ordre du jour véhément dont la conclusion était que « l'égalité parfaite entre Flamands et Wallons » était solennellement réclamée par toute l'Assemblée au nom de la majorité- des citoyens de la Belgique. PAUL MARIÉTON. I