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460 ' LA REVUE LYONNAISE comme en France; ils sont moins moins fainéants, moins fatalistes, moins aveuglément attachés à leurs pratiques religieuses. Leur organisation est plutôt démocralique. Leurs femmes, quoique maintenues, elles aussi, dans unétat d'infériorité et de dépendance, se découvrent le visage, sortent seules et ne sont pas l'objet d'une surveillance si tyrannique. Passons aux ressemblances : Même costume à très peu de chose près. Même saleté. J'ai fréquenté assidûment depuis deux ans les salles d'audience des diverses juri- Kabyle dictions, perdu dans la foule, coudoyant héroïquement des gue- nilles indigènes de toute provenance, l'odeur variait d'intensité, suivant l'élévation delà température et le nombre des cassolettes, la nature, la composition chimique, la marque de fabrique, ne variaient jamais. C'est spécial, national, inattendu, inouï, sans aucune comparaison possible, et je me demande vraiment si les mon- tagnes et les forêts de France auront assez de senteurs balsamiques pour me désinfecter les narines. Je ne parle pas des insectes de toute espèce logés dans les plis des burnous, un mouvement suffit pour en faire sortir des légions. L'autre matin, à la porte d'une pharmacie, dans une boîte aux ordures, au milieu de fioles brisées,