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452 LA REVUE LYONNAISE mangées aux vers, un ancêtre, octogénaire pour le moins, des che- veux blancs sous une calotte noire, des yeux d'aigle perçants et fixes sous des sourcils en broussaille, un nez en bec de corbin, véritable hameçon de chair tendu sur une barbe de fleuve : la tête V i e u x Juif d a n s sa b o u t i q u e légendaire du vieil alchimiste de comédie qui demande à son creuset le secret perdu de la pierre philosophale, marchand de poudres pour faire aimer et de poudres pour faire mourir. Ensuite, sous des vêtements de servante, les pieds nus dans 3a poussière du chemin, une fillette de quatorze ans à peine, éblouis- sante avec son front bas et pur de statue grecque, ses yeux volup- tueux d'odalisque attendue par le sérail, sa peau transparente et délicate comme un pétale de rose à sa première aurore, sa bouche