Revue lyonnaise » n°6 ( 1883 ) » pp.433

                L E S T R É S O R S D E S É G L I S E S DE L Y O N               433

ajoute M. Vachez, de la rareté des manuscrits et de leur prix
élevé, quand on est témoin de la reconnaissance avec laquelle le
Chapitre garde le souvenir d'un legs de quelques volumes fait
par un de ses membres, et surtout quand on voit un livre de
piété enchaîné, suivant les désirs du testateur, à quelque autel
de la cathédrale, pour servir à l'usage commun des clercs et des
fidèles, trop pauvres pour être possesseurs d'un manuscrit fort
coûteux.
  C'est de l'ancien Trésor de notre métropole que je m'occuperai
en premier lieu.




                                         II
   La Primatiale est l'une des plus anciennes églises de Lyon et
les plus grands souvenirs s'y rattachent. Avant le commencement
de ce siècle, elle faisait partie d'un groupe de trois églises juxta-
posées et enfermées dans un même cloître. L'église, dédiée à
saint Etienne qui lui était immédiatement contiguë et celle de
Sainte-Croix attenante à cette dernière, ont été détruites par la
Révolution, après avoir échappé aux démolisseurs de 1562.
   L'origine de Saint-Jean est peu coiyme ; on suppose qu'au
quatrième siècle elle n'était qu'un baptistère dépendant de l'église
Saint-Etienne, élevée par l'archevêque Albin : plus tard, sur
l'emplacement de ce baptistère, s'éleva une église que les Sarrasins
saccagèrent et que Leidrade restaura au neuvième siècle;
Saint-Etienne perdit officiellement son titre de cathédrale au
treizième siècle et dut le céder alors à Saint-Jean. Mais cette
dernière menaçant ruine, Josserand l, archevêque de Lyon, com-


   ' Josserand combla son église de ses bienfaits qui sont énumérés, pour la plupart,
dans VObituaire de Saint-Jean ; ou y lit entre autres : Suis propriis          rébus
fieri fecit chorum majoris ecclesise preciosis et politis lapidibus et hostium ca-
pellse Sanctse Marise cum picturis;     capellam quoque domus suas variis de-
coravit picturis et in eadem domo superius alveo miriftco opère fieri fecit
coclearius marvnoreis de diversis picturis decoratwm; — ad tabulant aureavn
facundam centum solidos et unum pallium optimumprecii           viginti tribus mar-
charum, etc. Il lui donna en outre divers domaines considérables.