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                               LES FLAMANDS                                       399

de l'idiome thiois ou néerlandais, contre la langue des oppres-
seurs.
   « Par son mariage avec Marguerite de Flandre, Guy de Dam-
pierre, seigneur français, devint notre comte, dit Henri Conscience
dans son discours de 1881 à l'Académie belge.
   « Il imposa l'usage du français comme langue de la Cour, et fut
ainsi le premier promoteur de ce système pernicieux qui rendit nos
princes étrangers à leur peuple et en fit les ennemis de tout ce
qui constituait notre caractère national ».
   Trois siècles enfin d'oppression'étrangère (les maisons d'Espagne
et d'Autriche se passaient mutuellement les destinées delà Belgi-
que) avaient peu à peu ruiné l'esprit de ce pays, en y arrêtant
tout progrès, toute culture intelligente. Et si déplorable était l'état
de cette terre, sur laquelle le Moyen Age avait jeté un regard
d'admiration et de convoitise, que le peuple, las de verser son
sang pour une indépendance qui lui échappait toujours, avait
perdu tout sentiment de dignité nationale, nous dirons même
toute idée de race, quand en 1830, la Belgique fut constituée in -
dépendante1.
                                                    PAUL MARIÉTON.
         (A suivre.)

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     Nous devons la plupart des documents de notre étude à notre ami, M. Pol de
Mont, l'éminent professeur de lettres néerlandaises à l'Athénée d'Anvers. M. Pol de
 Mont, poète lui-même et grand poète de la Renaissance flamande, prépare en ce
moment une étude critique et biographique du plus haut intérêt sur le mouvement
littéraire du Midi.
   Le sentiment de race qui est si vif chez les Flamands les a porlés à étudier, plus
sérieusement peut-être que partout ailleurs, les œuvres des félibres et l'idée-mére du
félibrige. Si aucun travail de critique sérieuse n'y a encore paru,nos poètes Mistral,
Aubanel, Roumanille, Wyse, y sont connus et appréciés. On les traduit même dans
les journaux et revues du pays. Parmi les moiveaux les plus applaudis du recueil de
Jean van Beers, le Constant Hennion des Flandres — coïncidence étrange : l'auteur
des Fleurs fèlibresques, est né à Estaires (Nord) — nous citerons les excellentes
traductions de Marthe-la-Folle et de la Semaine d'un fils, de Jasmin.