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                               LES FLAMANDS                                      397

tique de la résurrection flamande. C'est bien devancer le temps.
Le côté ethnique pur nous paraît seul appréciable *.
   Mais nous ne voulons pas exposer déjà le résultat du mouve-
ment des Flandres. Ce serait intervertir l'ordre que nous nous
sommes proposé. Constatons seulement au passage, pour appuyer
notre mention des manifestations d'Anvers, que, depuis les lois
de 1873 et 1878, qui réglaient l'emploi de la langue flamande
devant les tribunaux, le relèvement littéraire du vieil idiome en
est arrivé à porter à 180 le chiffre des journaux flamands, qui,
alors, était loin d'approcher la centaine.
   Et revenons à Conscience.
                                   *
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   Parmi les artistes qu'il fréquentait assidûment, dit M. Eckhooud
dans son excellente monographie du maître (1879), était « un poète
populaire anversois, Théodore van Ryswick, une des originalités
les plus franches de la littérature néerlandaise. Celui-ci l'engagea
à se présenter à YOlftjak. »
   L'Olftjak {La branche d'olivier) était une société artistique qui
représentait la nouvelle école flamande. Pour y être admis, le lit-
térateur devait apporter un morceau de prose ou de vers. Cons-
cience, dont le bagage flamand était nul, se mit à composer, sur une
donnée de Guichardin, une narration française des exploits des
iconoclastes dans la cathédrale d'Anvers.
   Puis, pensant bien faire, il la traduisit péniblement phrase par
phrase. La traduction était en effet laborieuse, Conscience eut le
courage d'y renoncer et de concevoir son sujet en flamand. Après
deux heures de lutte acharnée, il avait couvert 15 feuilles des épi-
sodes de son récit, et se révélait à lui-même.
   Son ami Delaet applaudit à ce premier jet, « et la lecture de ce
chapitre faite le même soir par le jeune novateur dans l'estaminet
du Zwart-Paard (Fossé aux crapauds) où se réunissait la jeunesse

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     Et d'ailleurs croira-t-on que ce grand fait de relèvement d'une race ait passé
presque inaperçu en France, qu'aucune étude critique ne lui ait été consacrée, quand,
dans la seule Allemagne, plus de quinze écrivains (Julius Rodenberg, Oettker,
Hoffmann, von Fallersleben, Ida von Duringsfeld, Klaus Groth, Hellwald, etc.), ont
prêté le concours de leur plume à sa divulgation.