Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
       A PROPOS DE LA MORT D'HENRI CONSCIENCE




              LE SENTIMENT DE RAGE :

         LES FLAMANDS

   Deux courants sociaux se seront partagé, au dix-neuvième siècle,
les littératures occidentales : l'aspiration vers l'unité humaine ef
le retour aux traditions du foyer. De cette dernière influence
aura découlé tout entier, chez nous, le réveil intellectuel des pro-
vinces, qui se manifeste si glorieusement par la Renaissance du
Midi.
   Nous ne parlerons ni des Catalans, si haut parvenus en moins
de trente années, ni des Bretons, si héroïquement disparus, nous
comparerons seulement le mouvement tout littéraire et tout latin
du Félibrige, au mouvement littéraire aussi, mais plus exclusive-
ment patriotique des Flamands.
                                    *

   Les magnifiques funérailles que la ville d'Anvers faisait, le
16 septembre dernier, à Henri Conscience, témoignaient hautement
de sa gratitude au plus illustre de ses fils. « Le père Conscience »,
comme on l'appelait, après avoir consacré sa vie au mouvement
littéraire flamand, en était devenu l'âme. Et ce n'est pas un mince
courage, un médiocre dévouement-de la part de ce grand penseur,
que d'avoir renoncé à exprimer ses conceptions dans un autre