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                           DES YERBES
                                       DANS




NOTRE BON PATOIS LYONNAIS
                                    — FlN i —




   Il ne faut pas faire confusion, dans notre patois, entre la finale
ayi, provenant de icare latin, et la finale ailli, oilli, provenant
du latin iculare, uculare. Cette confusion est facile à cause de
notre habitude de substituer y aux II mouillées, et de dire par
exemple escayer pour escafter, mayetpour maillet, Guî'yotière pour
GuiWotière, etc. Nous portons cette habitude jusque dans notre
orthographe, et je voyais naguère, dans une vogue, cette inscrip-
tion : « Il est défendu de faire glisser le mayet. » Aculare, icu-
lare, uculare, qui ont donné en français ailler, Hier, ouiller, ont
donné chez nous ailli, Mi, oilli, devenus avec le temps ayi, iyi,
oyi. Notre i final est ici encore engendré par le voisinage de la
gutturale c, qui a mouillé les II. Or, Il mouillées et n idem (c'est-
à-dire prononcée ou devenue gn) ont pour résultat chez nous de
transformer la voyelle suivante en i, qu'elle soit tonique, comme
dans nos verbes, ou qu'elle soit finale atone comme dans nos
substantifs féminins. Ainsi nous avons :
  Barfollî, agir en barfouillon (bis-fodiculare), devenu barfoyî;
  Cramailli, écraser, écrabouiller (cramaculare), devenu cramayî;
  BleusailU, bleusailler, devenu bleusayi ;
  Uogeailli, mettre du rouge, devenu rogeayi.
  1
      V. la Revue Lyonnaise, t. VI, p. 289.