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LE MUSEE DES P E I N T R E S LYONNAIS 325 a fourni le motif d'un chef-d'œuvre allant de pair avec les paysages les plus renommés. .Qu'est devenue la Grotte des Etroits? Elle ne figure pas à notre musée, et, en réalité, il n'en reste guère que l'enseigne d'un restaurateur; mais admirons sans réserves, les Aqueducs de Saint Just, paysage arrangé au moyen d'un déplacement ingénieux de ces ruines célèbres, le peintre a com- posé un premier plan pour le panorama sans égal qui se déroule entre Saint-Just et Saint-Irénée, les Alpes, le cours fantastique du Rhône, la presqu'île Perrache, moins les usines et les chemins de fer. La touche de Grobon est d'une correction inouïe, d'un fini d'autant plus louable qu'il n'atténue pas l'effet d'ensemble ; il doit en être ainsi sur la toile comme dans la nature. Devant un site, arbres, terrains, montagnes, on fabrique, on perçoit d'abord l'en- semble, les niasses, les oppositions et les saillies les plus appa- rentes; puis viennent des détails; ils se multiplient aux regards quand l'attention persiste et redouble ; les négliger sous le p r é - texte de rendre l'effet général, c'est une erreur. Le paysage doit pouvoir supporter l'analyse et ne résulte pas seulement d'un effet de couleur; le traiter avec ce brutal sans-façon, c'est quelquefois indiquer un manque de jugement et d'études. GI'INDRAND. — Peu d'artistes eurent autant de vogue à leurs débuts. On se disputait ses ébauches, on oubliait pour elles la grande science de Boissieux, le coloris séduisant de Grobon, le dessin correct de Duclaux. On était étourdi par sa verve prime- sautière, son chic et ses procédés d'exécution étourdissaient. Au premier abord pourtant, ce n'était là que des ficelles, faciles à débrouiller, même à imiter. En réalité, Guindrand avait toutes les dispositions requises pour être un paysagiste de premier ordre, et il aurait atteint les sommets, s'il eût été moins prodigue de ses dons naturels, plus scrupuleux observateur des règles et surtout moins lancé dans la vie d'artiste telle qu'on la comprenait alors. Il fut un virtuose en fait de charges, et, avouons le, il les poussait quelquefois en dehors des limites convenables. Il com- m-nça l'ère des fantaisistes ; or, la nature est préférable à la fan- taisie. Il y a des règles pour les formes et pour l'anatomie des arbres, des nuages et des" terrains comme pour le corps humain,