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                D A N S N O T R E BON P A T O I S L Y O N N A I S                     297
  Puô, pouô, tailler la vigne (putare,     puis    pu'are);
  Nw<5, nouer (nodare, puis no'are).
   5° Mais s'il y une gutturale c dans la syllabe précédente, son
influence produit la terminaison en yi :
  Secoyî, secouer (succutare,    puis    succu'are).

   Cette influence de la gutturale c, encore bien que séparée de are
par une voyelle, n'est peut-être pas aussi surprenante qu'elle en a
l'air. Toutefois, dans les exemples de ce genre que je connais en
vieux français, comme laisszer, de lacsare, le c n'est séparé de are
que par une consonne et non par une voyelle. Le fait patois est
donc à noter curieusement.
   Remarquer d'ailleurs cette insistance du lyonnais à éviter toute
dureté, toute difficulté de prononciation. Vous la retrouverez par-
tout. Secuô eût été difficile à « affranchir », comme nous disons.
Secoyî coule tout seul. Voire que je le trouve gracieux '.
   Dans convw, pan'd", nous avons vu des exemples où l'hiatus latin
est précédé d'une liquide (r) ou d'une labiale (v), mais
   6° Si la liquide qui précède l'hiatus est elle-même précédée
 de deux voyelles en hiatus, la finale est en yi:
   Apprôrayii 2 , mettre une terre en prairie (pratariare,     puis    pra'ariare).
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                                          * *
   Lorsque le verbe étymologique ne se termine pas en hiatus, si la
liquide r, précédant la finale tonique, estelle-même précédée de i,
on a la finale î au lieu de la finale a ou o ; ce qu'on peut exprimer
plus simplement en disant que:
   7° Le groupe ir, en patois, appelle la finale î :
  D e g u m , déchirer (shèrran) ;
  Xiri, tourner (de vire) ;
  Tirî, tirer (têren).

  1
     On ne saurait raisonnablement d'un ou deux exemples conclure à une règle. Aussi
je ne puis donner les énoncés sous les numéros 4, 5 et 6, que comme la constatation
de faits qui cadrent avec l'ensemble des lois de la phonétique lyonnaise, rien de plus.
   2
     Gochard, dans son Vocabulaire, donne la forme apprari»/î, qui serait une excep-
tion, le lyonnais substituant ayî à l'hiatus iyî. Ce qui est très certain, c'est que
Mornant, Yzeron, Craponne disent apprôrai/î. Quant à l'ô antépénultième d'apprô-
rayi, il est caractéristique des pays d'ô, tandis que Cocha^d donne le dialecte des
 pays d'à.