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194 LA. REVUE LYONNAISE
CABINET DEVILLIERS ( C H A R L E S - J O S E P H )
— 1724-1810 —
Ce savant est aussi originaire de Lyon; il y est né en 1724 et y
est mort le 3 janvier 1810.
De son temps, l'archéologie était un peu abandonnée. Les sciences
mathématiques et physiques étaient surtout cultivées, et on s'atta-
chait beaucoup à créer des cabinets de physique. Celui de Devil-
liers fut très remarquable, mais il le vendit pour une rente de
2.000 livres ; cependant, il s'en forma un nouveau et ouvrit des
cours dans une des salles de l'hôtel de ville, et fit partie de l'Aca-
démie de Lyon en 1764.
M. Dumas a donné la liste de ses publications dans son Histoire
de VAcadémie, t. I, p. 309.
Ce cabinet a survécu à la Révolution. J'en ai constaté l'existence
dans un rapport du 3 ventôse, an XI, au citoyen Parent, président
du Conseil municipal de Lyon, et par lequel on lui proposait son
acquisition. Ce cabinet se composait d'un grand nombre d'instru-
ments de physique et de machines, et d'une collection entomolo -
gique dont la description accompagne le rapport.
Chaque machine était enfermée « dans une cage de verre de
bohème ou enveloppée de gazes ».
« La collection entomologique se composait, d'après le même
rapport, de plus de 10.000 pièces, de la plus belle conservation et
indiquées dans un ouvrage en quatre volumes in-8, dans lesquels
sont gravées la plupart des espèces nouvelles, recueillies pendant
quarante années et dans un grand nombre de départements.
« En outre, il y avait dans ce cabinet beaucoup d'échantillons de
métaux, marbres, cristaux, agathes, empreintes de poissons, am-
monites, contenus dans des armoires à hauteur d'appui. »
Les citoyens Delambre et Villars, membres du Comité de l'in-
struction publique, furent d'avis, avec le préfet, M. Bureau-Puzy,
de faire acheter ce riche cabinet pour en doter le Lycée ou les
écoles secondaires. J'ignore quelle suite a été donnée à ce projet.