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190 LA R E V U E LYONNAISE l'acquisition qu'il vient de faire d'un ex-libris, pour sa riche col- lection de ce genre. Cet ex-libris représente un écusson portant « de gueules à deux palmes d'or en sautoir, au chef d'hermine à trois mouchetures y>. Cimier, — un casque grillé, de profil, — riches lambrequins.— Au-dessous de ce blason est écrit, à la main : « Ex-libris, Josephi Stephani Estival, lugdunensis. » Estival était donc un bibliophile, possesseur d'une bibliothèque assez nom- breuse pour qu'il crût devoir en perpétuer le souvenir par l'apposition, sur chaque volume, de ses armes et de son nom. Mais cette découverte n'a pas suffi à la savante curiosité de M. Raoul de Cazenove. Chercheur infatigable, il n'a pas tardé dé mettre la main sur deux portraits, en grisaille, ovales, d'environ 45 centi- mètres sur 35, dans le cabinet de M. Louis Saint-Olive, et achetés par ce dernier, il y a quelques années, de M. Tassinari. L'un de ces portraits représente le peintre hollandais Adrien Van der Kabel, né en 1641, mort le 15 janvier 1705, qui a enrichi plusieurs des anciens hôtels de Lyon de ses tableaux et de ses peintures, et qui a fait lui-même son portrait, vers 1690. Derrière cette toile se trouve un cachet de cire rouge avec les mêmes armes que celles de l'ex- libris dont j'ai parlé plus haut, et ces lettres: « J. E., n° 182. » Donc, pas de doute. Joseph Estival n'était pas seulement un amateur de livres, mais aussi un collectionneur de tableaux, et celui de Van der Kabel était le cent quatre-vingt-deuxième de son cabi- net. Mais ce n'est pas tout. Le second des portraits possédés par M. Louis Saint-Olive représente Estival lui-même, peint par Oran- don, en 1730, alors qu'Estival était âgé seulement de vingt-six ans, étant né en 1704. Derrière la toile se trouvent aussi les lettres J. E., n° 153, de la même écriture que la mention sur le portrait de Van der Kabel, et au-dessous, ces mots, en gros caractères, on lit : NY LA F O R T U N E , NY L ' I N F O R T U N E N'ONT ALTÉRÉES (sic} LA T R A N Q_U I L L I T É DE SON AME. tjui se maria en secondes noces à Jean Noyel Conseiller à la cour des Monnaies, 11 fut père de Jean-Baptiste Estival né à Lyon en 1713, reçu procureur du Roi au bureau des finances le 20 janvier 1736.—Antoine Estival éiait secrétaire du Roi en 1718.— François Estival épousa Anne-Marguerite Ranvier;— Un autre Estival épousa Marie-Anne-Louise Gompain veuve de Joseph Suzeaud, avocat. — Une demoiselle Estival épousa en 1774 M. Teissier, fermier de la Motte. (Registres de Saint-Nisier.)