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176               LA R E V U E LYONNAISE




                                    I


               AU POÈTE DES FLEURS
                         J.-B. MORISOT
                   Qui m ' a v a i t dédié le   Souci.

                                                     Dans la douleur, un souci
                                                  serait presque une joie.

      Oh ! non pas le souci, ce doux petit soleil
      Trônant fier et coquet sur sa tige qui ploie,
      Cet ostensoir mignon qui, vers l'aube, chatoie,
      Quand se chante au jardin l'oraison du réveil !

      Pas cela, pour une âme au tourment non pareil,
      Que le deuil enveloppe et que la douleur broie,
      Car elle ne saurait, veuve de toute joie,
      Sourire comme il sied au visiteur vermeil.

      11 lui faut une fleur dolente, à l'éclat sombre,
      Eclose loin d'ici, je ne sais où, dans l'ombre.
      — Vous, notre Vandaël, que l'Art partout conduit,

      Savez-vous une fleur qui du champ des morts vienne,
      Dont le calice noir ne s'ouvre que la nuit,
      Et qui pleure du sang? — Celle-là sera mienne.




                                  II

                   SONNET PATERNEL

          Je suis, j'en conviens, fort nerveux ;
          Lorsqu'au détour d'une ruelle
          D'un bambin j'entends le cri grêle,
          Soudain me voilà furieux ;