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UN PROCES CRIMINEL A LYON 37
pables de grands crimes et qui avait été prononcée notamment con-
tre le maréchal d'Ancre, en 1617. La sentence portait encore que sa
maison de Bellecour ' serait rasée, que défense était faite de la
reconstruire à l'avenir, et que sur son emplacement serait planté
un poteau, portant une lame de cuivre, sur laquelle serait in-
scrite en grosses lettres la condamnation de Laurent de la Veuhe.
Enfin, le plaignant, Lanchenu, sa femme et ses domestiques étaient
placés sous la garde du Roi, des justices, du prévôt des marchands
et des échevins de la ville de Lyon.
Le même arrêt condamnait aussi, par contumace, les huit arque-
busiers, auteurs de la bastonnade donnée à Lanchenu, à être roués
vifs.
Le grand prévôt, M. d'Allier, accusé d'avoir, moyennant le don
de 100 pistoles, changé les premières dépositions des témoins, quoi-
que non convaincu de cette fraude, fut condamné à 500 livres
d'amende envers le Roi, Ã un bannissement de cinq ans hors de la
sénéchaussée, avec obligation de vendre sa charge dans le délai
de six mois, sous peine de confiscation au profit du trésor
royal.
Nicolas Prost, premier-échevin, fut traité encore plus sévère-
ment, quoiqu'on eut prétendu que M. de Sève, son oncle, ami
intime de M. de Fila, eut intercédé en sa faveur. Il fut condamné
par contumace a être pendu et, en outre, déclaré incapable de pos-
séder aucune charge dans la maison de ville 2 ?
Quant aux cinq juges du présidial, qui avaient opiné eu faveur
de là mise en liberté du maître batelier, qui avait passe sur sa
barque les huit arquebusiers, ils furent l'objet de pu:.i ions de
diverses natures.
Trois d'entre eux : MM. du Sauzey, lieutenant particulier,
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Cette maison n'était point située sur la place Bellecour, mais sur l'ancien tène-
ment deRontalon, qui comprenait tout l'emplacement limité par les rues actuelles'
du Plat et du Peyrat, le quai de Tilsilt et le quai des Célestius. Nous voyons, en
effet, Tapin de la Veuhe, imposé, en 148?, à 12 livres, 16 sous et 8 deniers, pour le-
tènement de Rontalon. (Archives de la ville de Lyon. CC. 103).
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D'après la note manuscrite rapportés ci-aprés, Nicolas Prost aurait été seulement
déclaré incapable de remplir aucune fonction municipale. Mais le manuscrit de la -bi-
bliothèque Cosle, analysé par M. Pericaud dans ses Notes et documents (année 1666,
12 août) nous apprend, au contraire, que cet échevin fut condamné à être pendu. Il
est vrai que la sentence était prononcée par contumace.