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          P A R T I C U L A R I T É S DU PATOIS LYONNAIS          11
   Si nous analysons les formes en i, nous voyons que les onze
premières répondent à des mots latins terminés par ea, ia; que la
douzième offre l'exemple de a précédé par une gutturales (bucca),
que la treizième offre l'exemple d'une liquide précédée elle-même
d'un i, tandis que pas une seule de ces circonstances ne se présente
pour les formes lyonnaises en a.
   Nous en conclurons premièrement que les formes lyonnaises
en i se sont, à l'origine, appliquées aux noms latins terminés par
l'hiatus ia (ou ea, ce qui est la même chose, ea se transformant
toujours en ia). De ce groupe ia, c'était la première voyelle qui
devait persister et la deuxième qui devait tomber. Nous pouvons
donc établir la règle suivante :
    Toutes les fois qu'un nom latin est terminé par ea, ia, il
 est terminé par i atone en lyonnais.
   Mais il y a un onzième mot, bochi. Celui-ci est précédé en latin
d'une gutturale (c), cas qui ne se présente pour aucun des mots
 ayant gardé la terminaison a.
    Il se présente ici un phénomène analogue à celui qui s'est pro-
duit dans le français pour a accentué précédé d'une gutturale, et
qui devient iè : collocare, vieux fr. colchier, couchier, puis cou-
cher ; broccare, vieux fr. broichier, piquer ; carus, chier, puis
cher; caput, chief, puis chef; abradimre, avrachier,            puis
arracher.
   En effet, tous nos mots terminés par ch ont pris la 'finale i :
filochi, galochi, amcvochi, bauchi, huchi, bêchi, bateau; bredo-
chij fétu dans l'œil ; inchi, anche ; cacarouchi, bosse à' la tête ;
minochi, sorte delabour; îvachi, petite branche >broehi, broche.
Il en est de même des finales précédées de la gutturale douce g :
dragi fumier, àlbevgi, pêche, fu<^', fougère, diminue, dimanche,
saupt, sauge, bogi, sac. Nous en tirerons cette seconde règle :
    Tout mot terminé par une finale atone précédée des gut-.
turales ch et g doux, donne i final en       lyonnais.
                                 *

   Mais il est un dernier mot, dans Marguerite d'Oyngt, dont il
n'a pas été rendu compte, c'est illa latin donnant ilK en lyonnais.
La terminaison en i est ici le fruit des liquides mouillées, cas qui