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424                   LA R E V U E LYONNAISE

des règles constantes et connues. Tantôt on poursuivra sans pitié
une association communiste, tantôt on la laissera librement se déve-
lopper. Les journalistes ne sont pas tous égaux devant la loi, et
les parquets voient sans sévir les bonnes moeurs outragées par une
presse méprisable.
    Mais les avocats font tout le mal, je veux dire les avocats plai-
dants (patrocinanti) qui siègent à la Chambre des députés. Quand
ils se présentent au tribunal pour plaider un procès, il s'enveloppent
d'un tel prestige que le jour où ils deviendront ministres retentit
comme promesse ou une menace... On a vu un de ces avocats dévelop-
per à la Chambre une interpellation sur l'interprétation d'une loi à la
 suite d'unprocès perdu par un de ses clients, et alors que l'affaire était
 en appel... On a vu des causes soutenues et gagnées contre l'Etat
 par d'éminents députés au mépris de l'attente et de l'opinion uni-
 verselles. J'admets que les juges avaient trouvé décisives les raisons
 de la partie à laquelle ils donnaient gain de cause, mais il eût été
 préférable qu'un avancement immédiat n'eût pas fourni un prétexte
 à certains soupçons. »
     Ainsi, comme un député était accusé par un journaliste de solli-
 citer du ministère le remplacement des j uges d'un tribunal, l'honorable
 représentant se défendait avec vigueur et candeur. «Cette accusation
 est absurde. Pour la réfuter, il me suffira d'affirmer que la compo-
  sition actuelle du tribunal est mon œuvre, que j'ai expressément
  demandé la nomination de quelques-uns des juges. »
     Enfin l'auteur cite une pétition adressée au ministre delà justice,
  recommandant un candidat au poste de procureur général et signée
  par plusieurs députés.
     L'administration publique n'a pas moins souffert de la tyrannie
  parlementaire. Sans doute, il faut laisser à l'administration une
  certaine liberté que ses fonctions mêmes nécessitent, mais son im-
  partialité doit être assurée. Et la question qu'il s'agit de résoudre,
  pour concilier les intérêts du gouvernement et ceux des citoyens,
  peut se poser en ces termes: Quel recours, quelle voie de réforma-
  tion assure t-on au citoyen qui se prétend lésé par un acte admi-
  nistratif ? Or, M. Minghetti constate que dans la plupart des cas le
 citoyen ne peut recourir qu'au ministre par la voie hiérarchique.
 Il examine longuement les espaces dans lesquelles le ministre