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          LA VILLE GALLO-ROMAINE DE BEAUCLAIR                                 219
dait à Ahun, à Limoges, puis à Saintes. Désignée, sur plusieurs
points de nos montagnes d'Auvergne, par les dénominations carac-
téristiques de chemin de César, chemin ferré, cette voie, qui
fait partie du réseau central, desservait des villes de premier ordre.
La carte de Peutinger, qui en donne le tracé, ne fait connaître que
les noms des stations principales. On ne doit pas s'étonner si cer-
tains lieux n'y sont pas portés. A l'époque où fut dressée cette
carte, ces localités, aujourd'hui populeuses, n'existaient pas ou
étaient peu importantes.
   La voie créée par Agrippa fut réparée par l'empereur Claude,
ainsi que l'indique une borne milliaire placée près du puy de
Dôme. Cette voie servit jusqu'au commencement du dix-neuvième
siècle, à l'époque de l'achèvement de la route nationale de Cler-
mont-Ferrand à Limoges, par Pontgibaud, Pontaumur et Saint-
Avit. Les corps de troupes mis en mouvement, le transit des
marchandises passaient sur cet antique chemin romain, ainsi que
nous le voyons dans un grand nombre de chartes du moyen âge ;
le pont qui permettait à cette voie de traverser la rivière de la
Sioule portait jadis et porte encore le nom de pont Armurier,
qui rappelle le passage des armées en campagne. Voici, du reste,
un curieux procès-verbal des habitants de la paroisse de Sauva-
gnat qui, par ses détails, précise, en 1759, le passage de cette
 voie romaine et constate les vieilles traditions au sujet du grand
chemin de Clermont à Limoges :

    « Aujourd'hui, dimanche, quatre novembre mil sept cent cinquante-neuf, à
l'issue de la messe paroissiale de Sauvagnat, l'assemblée de ladite paroisse ayant
été convoquée au son de la cloche, laquelle a été tenue en la place publique, à
laquelle assemblée a été exposé par les consuls en exercice, qu'un motif avan-
tageux et intéressant au public devait déterminer les habitants de ladite paroisse
à se pourvoir par devant Mgr l'intendant de cette province, et demander que le
chemin servant de route de Clermont à Limoges et illec en relation de com-
merce, plus court d'entour cinq lieues que celui de Pontgibaud et Pontaumur et
plus environné d'endroits où il y a hostelleries et logement, pratiqué du temps
de Jules César, dont il reste encore de grands vestiges, a, depuis les siècles
les plus reculés, servi comme il sert encore de passage aux troupes et abon-
dance de fourrages. Des motifs aussi justes ont déterminé Mgr l'intendant de
Moulins d'accorder aux habitants, de la ville de Pelletin, en Marche, la permis-
sion de réparer la route, qui se trouve chez eux, pour aller de leur ville Ã