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                   LA GLOIRE ET LE P O E T E
   Les moissons, les forêts et l'humble fleur des champs ;
   Soldats qui défendez l'honneur, et dans vos chants
          Exaltez sa bannière !

   Non, vous ne mourez pas de la même façon
   Que ceux dont les calculs, les élans, la raison
           N'ont point servi l'idée !
   Ils passent sans laisser la trace d'un bienfait ;
   Le banal égoïsme a, lui seul, satisfait
           Leur âme dégradée !


   Ils passent I — Vous restez ! À la postérité
   Votre heureux souvenir d'âge en âge est porté
           Par la gloire attendrie !
   Ils meurent tout entiers ! — Vous bravez le trépas !
   Les révolutions ne vous atteignent pas,
           Quand mugit leur furie !

   Les sceptres et l'orgueil des empereurs romains,
   D'Auguste et de César, sont tombés de leurs mains :
          Leurs travaux et leur race
   Pour l'Histoire ne sont qu'un chiffre, un document!
   Mais on verra toujours sur eux paisiblement
          Planer le nom d'Horace !


Paris, mai 1882.

                              HlPPOLYTE P J U F F E N O I R .