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L E S C H A M B R E S DE M E R V E I L L E S 61 considérables villes de l'empire romain, n'attire l'attention de Tacite qu'au sujet d'une libéralité impériale de quatre millions de sesterces pour la reconstruction des édifices publics. Certainement Lyon, de même que Rome, s'est relevé de ses cendres, avec plus de splendeur qu'auparavant. Déjà peu d'années après, dans le second mouvement qui, parti de la Gaule, coûta à Néron le trône et la vie, nous le trouvons fidèle à la maison impériale et en lutte quse singula illustrare urbes singulas passent. » Enfin, ajoute-t-il, une seule nuit vit disparaître tant d'édifices, tant de beautés. « Tôt pulcherrima opéra una nox interfuit, una nox stravit. » Cent ans à peine avaient suffi pour ia création de tant de splendeurs. « Huic colonise ab origine sua centesimus annus est xtas ne homini quidem extrema. » Néron aida à réparer cet immense désastre. Mais la lettre de Senèque n'a-t-elle pas exagéré la prétendue magnificence de Lyon ? L'amitié et la douleur dépassent parfois les bornes de la vérité. En effet, jusqu'à présent, il parait n'avoir existé à Lyon sous loute la dénomination romaine que les monuments suivanls: Le Temple d'Auguste ; Les quatre grandes Voies ; Les acqueducs avec leurs réservoirs ; L'Amphithéâtre au Jardin des Plantes; Le Palais des empereurs (clos de l'Antiquaille) ; Le Théâtre (clos des Minimes); Le Forum, dit de Trajan, tombé en 840, à Fourvière; Le tombeau des Deux Amants, à Vaise, et les nombreux tombeaux placés le long des voies romaines. Un certain nombre de statues équeslres, en bronze et d'autres en marbre ou en pierre. Depuis quelques années, on a noirci, à Lyon et ailleurs, beaucoup de papier pour établir qu'outrele Ihéà lre romain situé dans le clos des Minimes et primitivement dans le jardin des empereurs du Palais de l'Antiquaille, il existait aussi à Lyon un théâtre municipal, situé sur la place Saint-Jean. M. Renan, dans son regrettable ouvrage: Marc-Aurèle et la fin du monde antique, Paris 1882, p. 321, dit à ce sujet: « Cet amphithéâtre était, à ce qu'il semble, situé au pied de la colline de Fourvière, vers la place actuelle Saint-Jean, devant la cathédrale. La rue Tra- massac en devait marquer, à peu prés, la grande axe. «Et il dit dans une note: « L'existence de cet amphithéâtre est admise plus ou moins expressément par le P . Ménestrier (Histoire consulaire, p. 10, 99, 100); Artaud (Lyon antique res- tauré, p. 14 et pi. 1); Monfalcon (Lugd. Hist. monum. 1, plan antique); Raverat (Fourvière, Ainay et Saint-Sébastien, Lyon, 1880) ; Revue critique, 12 juillet 1879; Journal des savants, juillet 1831. Quelques-uns veulent que l'amphithéâtre où souffrirent les martyrs de 177 ait été situé aux Minimes. Ces* l'opinion ecclésiastique; mais la grande majorité des antiquaires considère la con- struction d'apparence circulaire qui se voit en cet endroit comme un théâtre (Spon, p. 50, Artaud, Chenavard, Monfalcon). » Quant à l'amphithéâtre qu'on a supposé avoir existé à l'ancien Jardin des plantes, c'est probablement l'autel d'Auguste et l'exèdre où étaient les sièges des soixante peuples, qui, par suite de nouvelles re- cherches, viendront prendre place sur les substruc lions de l'ancien Jardin des Plantes, et il faut attendre la publication des travaux de M. Vermorel sur cette question.