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                          UN     NOUVEAU VITRAIL                                         5
  L'épidémie se montra rebelle à tout ce que l'art des médecins
  pouvait faire pour la combattre. Parfois, elle semblait s'être éteinte ;
  on croyait la mort lassée de causer tant de ravages, de dévorer tant
 de milliers de malheureux, mais elle reparaissait toujours de nou-
 veau plus ou moins cruelle, et, en 1643, elle décimait encore la p o -
 pulation. Le Consulat désespérait de la ville ; mais il était pieux; il
 ne pensait pas que Dieu fût un vain nom, mais il croyait qu'il existe
 et que l'homme qui souffre n'implore jamais en vain sa bonté. Il
 demanda donc à la divine Providence de délivrer la ville d'un fléau
 que les « remèdes humains ne pouvaient détourner », et décida,
 dans sa réunion du 12 mars 1643, « que, pour obtenir du ciel cette
 grâce il était nécessaire de recourir aux intercessions et pro-
 tections de la très sainte Vierge, et que le Prévôt des marchands,
les Echevins et leurs successeur iraient, à pied, toutes les Nati-
vités de la Vierge, le 8 septembre, en la chapelle N.-D. de
Fourvière, pour y ouïr la sainte Messe, et lui offrir en forme
d'hommage et de reconnaissance la quantité de sept livres de cire
blanche en cierges et flambeaux propres au divin service de la
dite chapelle et un écu d'or au soleil; et ce pour disposer la
dite Vierge à recevoir ea sa protection la dite ville      »
   C'est ce grand acte de piété et d'humilité chrétienne accompli par
des hommes de l'esprit le plus éclairé et le plus élevé, tels que les
Mascrany, les Chapuis, les Bonnel, les Le Meuste, lesPillehotte,
que 'Lyon est fier de compter parmi ses plus habiles administra-
teurs, que M. Lucien Bégule a été chargé de représenter dans
un vitrail posé dans cette même chapelle, où le Consulat s'était
agenouillé pour accomplir son vœu. La tâche était lourde et dif-
ficile, car il fallait enfermer dans un cadre étroit une scène com-
posée de nombreux personnages, et les grouper de manière à
laisser comprendre, à première vue, le motif du sujet. Mais M. Bé-
gule l'a fait avec un plein succès, et voici la description qu'en a
si bien donnée M. Meynis dans sa récente brochure qui a pour titre :
L'ancienne chapelle de Fourvière., son histoire, ses souvenirs,

s'éleva de ces groupes en prière, et même ceux qui, l'aimée précédente, avaient traîné
avec des cordes onze prêtres pris comme otages, pendant la formidable insurrection
du Var, s'agenouillaient et reconnaissaient qu'au delà de la tombe, il y a encore
quelque chose.