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474                       LA R E V U E L Y O N N A I S E

senter ce don lui-même, et me dit : « Hôtes, nos ne porterons
« de ceti don, fors seulament une dozène de torches, vi boytes
« d'espieces et en trois escuelles d'avoyne. » Après quoi, nous
fûmes tous deux à la maison de la custoderie, où le roi était logé.
Nous étions suivis de trois valets. L'un portaitla douzaine de torches,
l'autre, la demi-douzaine d'epices, et le dernier, les trois ecuelles
d'avoine. Quand nous fûmes en ladite maison de la custoderie, le
roi sortit de sa chambre. Ledit chevalier me prit alors par la main,
et, fléchissant les genoux, parla ainsi : « Sire, messeigneurs de
« chapitre de votre église de Lion vos font don et vos présentent
« six dozènes de torches, teles comme ici n'a une dozene, et cin-
« quantes livres d'espieces, telle comme ci n'a dimie dozène, et
« troys cens ras d'avoyne depareli que la ci en ces trois escualles. »
Et le roy respondi : « Je lur remarcie, et très gran mercis. »
Puis il se retira. A l'instant même, les six boîtes furent dévorées
par ses gens, et, avec les boîtes, les torches \ Alors le dit seigneur
Hugues de Noez me dit : « Veauz, hostes, vees an quel profit
« fuse venus vôtres dons se vos l'uxez toutaporté. »
   André Perrier ne dit point ce qu'il advint des trois ecuelles
d'avoine. Nous avons traduit textuellement du latin son récit, con-
servant telles quelles les phrases reproduites par lui en français
de son temps.

                                               GEORGES GUIGOE.


   i « Et in innanti     xlle VI boyti fuerunt devorate per gentes suas et simi-
liter to rchie. » Ces torches sont probablement une sorte de gâteau ; à 1 a camp agne on
dit encore une torche, une torchée de pain.