page suivante »
362 LA REVUE LYONNAISE tement, du moins ici. Les Brahmes se trouvent seuls en présence des Soudras et ceux-ci se partagent eu une infinité de castes. IL est permis de supposer que les classes originaires, oubliant à une certaine époque la distance qui les séparait, ont eu des rapports entre elles, et peut-être serait-ce pour le placement des bâtards qu'auraient été créées ces castes nouvelles. Tout d'abord chacune d'elles correspondait étroitement à une profession, à un métier, dans lequel le fils était parqué, comme l'avait été son père ; mais on s'est relâché de cette rigueur, surtout depuis la domination européenne. Les antiques barrières ont été plus ou moins fran- chies ; les besoins et les intérêts individuels l'ont emporté sur le respect de la tradition. Des Brahmes occupent aujourd'hui des emplois de commis, tiennent boutique, cultivent même la terre, et pourtant Manou a écrit : « Certaines gens approuvent l'agricul- ture, mais ce moyen d'existence est blâmé des gens de bien, car le bois armé d'un fer tranchant déchire la terre et les animaux qu'elle renferme. » Un Macoua (pêcheur) est juge indigène chez les Anglais et pourtant Manou a écrit : « Lorsqu'un roi souffre qu'un Soudra prononce des jugements sous ses yeux, son royaume est dans une détresse semblable à celle d'une vache dans un bourbier.» Voici pour Pondichéry, et suivant l'ordre hiérarchique, l'état sommaire des principales castes avec les professions correspon- dantes : Brahmes. Ils desservent les pagodes et y officient. Ils sont encore, comme je viens de le dire, commis, marchands, laboureurs. Un grand nombre se contentant de mendier. Vellajas. Partagés en plusieurs subdivisions, ils forment l'aris- tocratie de la classe Soudra. Ils sont propriétaires, cultivateurs, marchands, employés dans les administrations. C'est à un Indien de cette caste, interprète attaché au cabinet d'instruction, que j'ai dû mes renseignements les plus utiles. Cavarés. Ils travaillent les pierres précieuses, les coraux, le verre. On en compte un certain nombre parmi les cipahis et les gardes de police. Yadavals, bergers, marchands de laitage ; parfois proprié- taires ou commerçants.