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           NOUVEAUX S O U V E N I R S DE PONDIGHÉRY                   359
 districts. Leur couleur, très variable, va de la teinte café au lait à la
 teinte chocolat, et de cette dernière au noir de suie. Ils ont des traits
 généralement réguliers, rarement beaux, et des torses qui paraî-
 traient suffisamment confectionnés, s'ils n'étaient déparés par l'ef-
 frayante ténuité des membres. Les jambes surtout sont décharnées
 comme une patte de héron ; la place du mollet n'y est pas même
 indiquée. Malgré cela, ou peut-être à cause de cela, ils ont l'em-
 bonpoint en grand honneur. Cette rotondité abdominale, que nous
 considérons à bon droit comme une calamité, passe chez eux pour
être le dernier terme de la distinction. Il leur arrive de se raser en-
tièrement la tête, mais il est plus fréquent de les voir conserver une
mèche à chaque tempe, et une touffe au sommet du crâne, ce qui
leur donne un air de famille avec les Mohicans de Fenimore Goo-
per. Quelques-uns, les Brahmes, par exemple, ne se couvrent ni
la tête, ni le haut du corps, et s'habillent avec un simple morceau
 de toile qui s'enroule à la ceinture et tombe jusqu'aux pieds. Les
autres portent des turbans dont l'arrangement dessine une sorte
de crête sur le devant, et un vêtement de toile blanche dont les
plis flottants ne sont pas sans grâce. Des sandales ou des babouches,
des lignes multicolores tracées sur le front, des boucles d'oreilles et
quelquefois des bracelets complètent le costume. Les plus pauvres
sont uniquement vêtus d'une bande d'étoffe appelée Langouti qui
dissimule insuffisammentles attributs de leur sexe.
   Le bétel, l'arce et la chaux qu'ils mâchent constamment donnent
à leurs bouches un aspect sanglant des plus désagréables. Les
femmes indiennes, presque toutes bien faites, sont parfois jolies dans
leur adolescence, mais elles abusent cruellement de la permission
qu'on a d'enlaidir en vieillissant. De leurs cheveux très noirs et très
épais elle^font souvent un chignon qu'elles fixent au bas delà tête, un
peu sur l'oreille. Elles n'ont généralement pour tout costume qu'un
grand pagne qui les enveloppe de la tête aux pieds et dont la couleur
change, suivant le goût de la dame. Les goûts varient ; aussi les
sept couleurs du spectre sont-elles mises à contribution, sans parler
des combinaisons. Les élégantes portent sous le pagne un petit
corset d'étoffe, à manches courtes, qui laisse à découvert la moitié
du bras et se moule sur la poitrine. Le chignon, les oreilles, le nez,
le cou, les doigts, les poignets, les pieds sont ornés de bijoux d'or,