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352 LA R E V U E L Y O N N A I S E qui devaient les transformer en choing, c'est-à -dire en pierres équarrieset taillées, comme on voit, en 1460, le maître architecte, envoyer pour cela deux maçons, duo lathomi missiper Antho- ninmMontain ad faciendum gallice les chungz...1. » Il semble clairèmentressortir de ce passage qu'Antoine Montain, maître de l'œuvre de Saint-Jean en 1460, envoya aux carrières d'Anse, que possédait alors le chapitre, deux maçons pour y faire les choings. Evidemment ce fait donnerait une grande force à l'opinion de M. Steyert. Or, l'examen des textes originaux fournit la preuve du contraire du fait allégué. Remarquons d'abord que c'est par erreur que M. Steyert fixe à 1460 l'envoi des deux maçons en question. En réalité il est du 26 avril 1458. La date, du reste, ne fait rien k l'affaire. Quant au texte que nous allons donner, il est hors de doute que c'est bien celui qu'a entendu citer M. Steyert. Les plus attentives recherches n'ont pu en faire découvrir un autre qui se rapportât aux indications données par cet érudit. 26 avril 1458. « Item mercurii sequentis venerunl duo la - thomi missi per Anlhoniiim Montain, ad SCINDENDUM gallice les chungz, ad faciendum antiquum thesaurum, qui stelerunt per dictum diem mercurii, jovis, veneris et sabbati, ita sunt pro ipsis duobus octo diète, pro dieta III gros V den. ascendunt xxVi g. x den. 2. » « Pareillement, le mercredi suivant vinrent deux maçons en- voyés par Antoine Montainpour TRANCHER ce qu'on nomme en' français les chungz, pour faire l'ancien trésor, lesquels restèrent ledit jour de mercredi, le jeudi, le vendredi et le samedi, soit, pour eux deux, huit journées. Pour la journée 3 gros 5 den. Mon- tent à 26 gros 10 den. » On voit que la citation de M. Steyert est inexacte. Par inadver- tance, sans doutp3, il a remplacé ad scindendum par ad facien- dum. Le sens estcomplètementdifférent. Lesdeux maçons ne furent pas employés à faire des choins, mais à trancher ceux qui exis-- L Construction lyonnaise, t. i", p. 53. 2 Registre de Jean d'Amanzé, armoire David, v. Vf, f° 7. Texte communiqué par M. Guigue. 3 Un examen ultérieur du texte me ferait plutôt croire à une erreur de lecture.