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S U R LE MOT « P I E R R E DE CHOIN» 347 1498-1499. Achat de boys et de « pierres de chuyngs d'An- toine Ghavand, oncle et neveu, perreeurs (carriers) de la paroisse de Premillieu, mandement delà Balme de Viennoys ». 51 blocs de choins « sont prins au cymetière de l'ospital, taillés et menés sur le dit pont '.» 1507-1508. Acquisition de « vingt-neuf pièces pierre de chuin qui étaient à la Croix de Coille ». Transport de « deux cent soixante-dix quartiers chuyn de pierre prisa la Croix de Vacques, près l'isle Barbe, et menez à la balme de Rosne près le pont de boys pour icelle emploier à la fondation des pilles... 2 . » Il avait fallu venir jusqu'au seizième siècle pour achever enfin d'épuiser les choins provenant des monuments antiques ! Que l'on juge de ce qui dut être ainsi détruit ! C'est miracle qu'un seul frag- ment, un seul cippe ait pu parvenir jusqu'à nous. De tous ces textes, il ressort qu'on appelait chaons, chungs, cà ungz, et finalement choins, des blocs d'une certaine qualité de pierre. On disait indifféremment des pierres de choin ou des choins tout court, pour indiquer ces blocs. Maintenant que l'approvisionnement antique est épuisé, on va demander le choin aux carrières. Alors il ne s'agira plus de blocs comptés à la pièce, mais de pierre mesurée au pied. 1502-1503. Paiement à Etienne Cunyl, maçon « pour cent et cinq pies pierre de chuyn qu'il a vendu et laissé sur le port de rue Neufve à raison de deux solz, neuf deniers tournois le pyé, du reste de certaine quantité d'icelle pierre, qu'il avoitachaptépour refaire l'avant- pille du pont de Saonne, que feu monsr. le maistre Jehan Baronnat en son vivant ordonna estre refaicte à ses coutz et despens3. » La preuve que le nom de chuyn s'appliquait bien à la nature de la pierre se trouve encore dans le texte suivant: i Inventaire de l'ancienne comptabilité de la ville, dressé par M. Guigue. 2 Inventaire déjà cité. 3 Inventaire déjà cité.