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                   LE MARIAGE DE SÉVERINE                           203
 a mariée, non au premier venu, mais à un très honnête garçon ?
 C'est sa sœur.
  . ' — Sa sœur !
      — Oui, sa sœur.
      — Comment sais-tu cela?
     — Par Clotilde à qui j'étais allée demander franchement ce qu'il
 y avait de vrai dans ce conte odieux.
     — Et ce... conte odieux qui te l'a fait ?
     — Vous ne le devinez pas? Mmo Lejarrois qui espérait ainsi me
 faire haïr et mépriser Maurice et l'épouser elle-même ensuite. Ah!
 mon père, continua la jeune fille en joignant les mains, dites-moi
 que vous êtes touché de la noble conduite de M. d'Artannes, dites-
 moi que vous consentez à le nommer votre fils... Vous ne répon-
 dez pas?
     — Laisse-moi, ma chère enfant; tout cela m'a bouleversé. Bien-
tôt tu connaîtras ma décision. Sois persuadée que je suis prêt à tout
faire pour ton bonheur, » continua-t-il en rappelant du geste sa
fille et en la serrant dans ses bras.
     Après avoir appris le rôle que le général d'Artannes avait joué
dans ses malheurs, M. Lefort avait été saisi d'une violente irritation
contre tout ce qui portait ce nom. Mais bientôt le temps et le travail
ramenaient dans son âme un calme relatif. Cependant il fut très
affecté d'entendre sa fille lui déclarer qu'elle ne voulait épouser que
Maurice ; il avait cru un moment pouvoir espérer qu'elle renonce-
rait à ce projet. Il en voulait à Clotilde d'avoir dévoilé à Séverine
ce qu'étaient l'un pour l'autre Mm" Buisseret et M. d'Artannes. Aussi
se rendit-il chez Mme Evrard, afin de lui exprimer, dans les termes
les plus mesurés d'ailleurs, son regret de voir comment les choses
avaient tourné.
  « Prenez-vous- en à M me Lejarrois, répondit Clotilde, après lui
avoir raconté ce que nous savons. C'est elle qui est la cause de
tout; c'est elle qui m'a forcée à parler. Pouvais-je, je vous le
demande à .vous-même, laisser Maurice et cette pauvre Mme Buis-
seret sous le coup d'une accusation aussi odieuse qu'absurde?
  — Soit, dit M. Lefort, mais comment m'opposer maintenant au
mariage de ma fille avec M. d'Artannes?
  — Vous ne vous y opposerez plus. M. d'Artannes est ua galant