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LA BIBLE ET LA SCIENCE 249 Mais l'œuvre ne fut que différée. Le second Adam est venu au jour marqué réparer la faute originelle, en supprimer les conséquences, et accomplir l'œuvre inachevée du premier. Dans la suite de l'histoire d'Adam, M. de Rosemont croit trouver des preuves de l'existence d'hommes qui n'étaient pas de sa race. Ainsi lorsque Gain a tué Abel, il fuit le territoire où habitait sa fa- mille; et le texte sacré nous dit qu'il avait peur, « qu'il craignait de rencontrer des hommes qui le tueraient ». Gomment cela pouvait-il se faire, s'il n'y avait alors sur la terre que la famille d'Adam ? Plus loin, au chapitre VI de la Genèse, nous voyons les fils des anges rechercher les filles des hommes. Il semble bien vraisem- blable qu'il s'agit des fils d'Adam, de la race choisie, s'unissant aux filles des races primitives. De nos jours, aux colonies, la femme noire recherche le blanc, tandis que la femme blanche, fière de sa supériorité, méprise le nègre. Du croisement naissent des métis remarquables en général par la taille et la force : c'est ce que la Bible appelle les géants. Enfin quand nous voyons Dieu, au verset 6 de ce chapitre, se repentir d'avoir mis l'homme sur la terre, et le punir par le dé- luge, cela se comprend mieux s'il ne s'agit que de la famille d'Adam qui, appelée a de si hautes destinées, ne les accomplit pas. Dieu la châtie seule, et non toute l'humanité ; ce qui nous amène aux idées de M. de Rosemont sur le déluge. Mais avant de quitter l'histoire d'Adam, M. de Rosemont croit trouver encore, dans ce que l'Écriture raconte de Caïn, une autre preuve de la polygénie humaine. Les débris préhistoriques nous montrent une humanité ne connaissant point les métaux, et n'ayant pour armes et pour outils que le silex. Or la Bible attribue l'inven- tion des métaux à un descendant immédiat de Caïn, du vivant même d'Adam. L'homme de la pierre, comme on dit, vivait donc en dehors de la famille adamique ; ce ne pouvait être que l'homme sauvage du sixième jour.