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174                  LA REVUE LYONNAISE
l'a remarqué, dites-vous; je ne veux pas la marier contre son gré,
si elle aime réellement M. d'Artannes, M. d'Artannes sera son
mari. »
     Les affaires de Maurice étaient loin d'être désespérées. Certes
M. Lefort avait rêvé un autre gendre, mais il prenait assez bien son
parti de celui-là, et ses dernières objections n'étaient que pour la
 forme; ainsi raisonnait Clotilde en se rendant chez d'Artannes.
     Elle le trouva dans un état voisin de l'abattement ; le pauvre
garçon n'avait plus la moindre énergie, et passait ses journées à se
demander quelle serait la fin de tout cela.
     « Dois -je me réjouir ou m'inquiéter de votre visite? demanda-t-
 il à Mme Evrard en lui serrant la main.
   . — Mon cher ami, lui dit-elle, vous allez en juger. M. Lefort
 sort de chez moi, et nous avons beaucoup causé de vous. Il a com -
 mencé et il continue une enquête sur votre compte, ce qui est, vous
 en conviendrez, d'un assez favorable augure. A propos, il m'a
 même appris une chose que j'ignorais.
     — Quoi donc ?
     — Que vous avez soixante mille francs de votre mère. »
     Maurice paru embarrassé.
     « J'ai eu, dit-il enfin, mais je n'ai plus.
     — Comment cela? interrogea Clotilde, déjà effrayée.
    —' Mon Dieu, ma chère amie, votre question me gêne un peu, car
je ne puis y répondre sans dévoiler certaines choses qui, selon moi,
 doivent rester ignorées.
     —- Pardonnez-moisi j'insiste, fit avec vivacité Mme Evrard, vous
 croyez bien, n'est-ce pas, que ce n'est point la curiosité qui me
pousse; en tout autre moment je respecterais vos secrets. C'est
paf mon fait qu'il est question d'un mariage entre Séverine et vous,
c'est moi que vous avez chargée des premières démarches. Vous me
devez donc un exposé exact de vos affaires, pour que je puisse le
soumettre à M. Lefort. .11 a le droit, il a le devoir de l'exiger,
    —- Vous avez parfaitement raison, dit Maurice après un silence,
je vais vous satisfaire :
     « La succession de mon père s'est soldée avec un arriére d'Une
vingtaine de mille francs que j'ai, bien entendu, pris à ma charge.
Voici maintenant comment il se fait, q^ue je ne possède plus rien de