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138                       LA R E V U E     LYONNAISE

aura cédé sans doute à sa maison. Le P. La Ghaizei s'était
formé aussi un cabinet, et il est à supposer qu'il le laissa éga-
lement au collège de la Trinité, quand il fut appelé à devenir le
directeur de la conscience de Louis XIY. Les jésuites, que leurs
missions appelaient souvent dans les Indes et en Chine, rappor-
tèrent aussi de nombreuses monnaies. Ce fut, si on en juge
d'après les peintures du plafond, sous LouisXIV, que fut créée,
la petite salle affectée au medaillier et aux antiques, et dans
laquelle sont enfouis aujourd'hui les manuscrits. On y voit, en
effet, deux génies ailés portant aux nues un grand médaillon du
roi, et dans de vastes urnes posées sur une galerie brûle de
l'encens. Il est permis de croire que le dessin de ces peintures
 est dû au P. Ménestrier si habile à représenter des allégories2.
   Le P. de Colqnia, en écrivant, en 1730, l'Histoire littéraire de
Lyon, se plut à consacrer aussi quelques pages au cabinet des
antiques de sa maison, pour laquelle il eut toujours une si grande
prédilection, qu'en vain, pendant un voyage à Rome, le pape Clé-

   i LACHAIZE (François d'Aix de), confesseur de Louis XIV, né au château d'Aix,
en Forez, le 25 août 1624, mort le 20 janvier 1700, a professé longtemps la philoso-
phie au collège de la Trinité de Lyon. Devenu confesseur de Louis XIV, il obtint du
roi, pour la maison des jésuites de Lyon, un grand nombre de beaux ouvrages,
comme les éditions du Louvre, des tapisseries, des médailles et des objets d'art.
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     « Son goût naturel pour l'histoire, le blason, les devises, les médailles et les
décorations éclata promptement. On peignit en 16621a cour du collège de la Trinité
sur ses dessins ; ce seul travail suffirait pour faire connaître son génie en ce genre ;
on en peut juger par un livre imprimé à Lyon en 1633, qui en contient l'exprès •
sion. (Lyonn. dignes de mém. Pernetti, p. 151.) Le P. MÉNESTRIER, en dédiant au
P. Lachaize, en 1694, son livre sur les divers caractères des ouvrages histori-
ques, avec le plan d'une nouvelle histoire delà ville de Lyon, lui dit : « La
ville de Lyon vous doit sa bibliothèque, l'une des plus belles d'Europe : vous l'a-
vez enrichie d'une suite curieuse de médailles antiques et modernes, etc. »
Le P. Ménestrier dit aussi dans le même ouvrage : « La bibliothèque du grand
collège est avec celle de feu Monsieur l'archevêque (Camille de Villeroy) séparée de
la gïande la bibliothèque, la plus belle de l'Europe, et a un riche cabinet de mé-
dailles antiques et modernes du R. P . de Lachaize. »
   On voit, par la correspondance du P. Lachaize avec Spon, qu'il était grand ama-
teur de médailles et d'inscriptions antiques; aussi Spon ne manquait-il pas de lui
envoyer les plus rares et les plus curieuses de celles qu'il possédait, (voir Gorresp.
de Spon.)
   En 1772, le Consulat fit placer au-dessus de la porte d'entrée du cabinet des an-
tiques et du médafllier l'inscription suivante :

                 ANTIQUITASCIVIUMSUMPTIBUS                R E D I VI V A

Le texte de cette inscription est l'œuvre de l'académie de Lyon.