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94 LA REVUE LYONNAISE mariée, et il s'afflige plus que je ne puis te dire du peu d'empres- sement que tu montres, paraît-il, à l e s a t i s f a i r e s u r c e p o i n t . i l dit, ce qui ne me surprend pas, que beaucoup de partis se sont présentés pour toi capables de surpasser les vœux des plus difficiles, et que tu les as repoussés sans même leur faire l'honneur d'un moment d'examen; il se demande avec inquiétude ce que tu attends pour te décider? — Mais c'est bien simple, réponditSéverine qui avait écouté son amie avec le plus grand calme, j'attends qu'il se présente quel- qu'un qui me plaise : ce qui n'est pas encore arrivé. — Ah ! fitClotilde d'un ton indifférent, mais sans perdre de vue llc M Lefort qui elle au contraire évitait son regard. Puis après un silence : • — Peut-être la personne dont j'ai, à te parler sera-t-elle plus heureuse. — Tu veux me proposer quelqu'un? dit Séverine en réprimant mal un mouvement de joyeuse curiosité. — Mon Dieu, oui, dit Clotilde sans avoir l'airde s'apercevoir de rien ; c'est un jeune homme que ton père serait très heureux de te voir accepter, — Son nom ? demanda Séverine passant tout d'un coup à une méfiance marquée. — Il est plein de mérite, continua Clotilde feignant de ne pas entendre la question, et présente toutes les garanties désirables ; ton père enfin voit en lui le modèle des gendres, ajouta-t-elle, non sans une nuance involontaire d'ironie. — Mais enfin, son nom! dit encore une fois la jeune fille. — Son nom? c'est M. FernandChauret. — M. Ghauret ? je l'ai pensé quand tu m'as dit qu'il s'agissait d'un parti présenté par mon père, dit Séverine avec dépit. — Ainsi tu refuses? —• Positivement. — Tu as bien compris, n'est-ce pas, que ce refus causerait un ennui d'autant plus vif à ton père que M. Ghauret avait su lui plaire davantage ? — J'en suis désolée, mais je n'épouserai jamais M. Ghauret; il