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LE GAULOIS 53 Le roi mit casque en tête, endossa la cuirasse, Et jeta sur son dos lebou olier d'airain. Puis agitant sa lance : — « Hésus, je te rends grâce, « Dit-il, nous combattrons, et malheur aux Romains ! « Mais je sais que sou-vent les dieux aux Vénérables « Dévoilent l'avenir... Femme, pourrais-tu voir « Dans un corps palpitant les signes favorables... « Ou néfastes, hélas ! — « J'eus jadis ce pouvoir, » — « Eh bien! que le sang coule et nous dise, ô prêtresse, « Si les Galls, affranchis des Alpes jusqu'au Rhin, «Riront, semant partout la flamme vengeresse, « Assiéger de nouveau le mont Capitolin, » La prêtresse garda quelque temps le silence; Elle était pâle... Enfin elle dit : — « Viens, suis-moi. « Je vais interroger l'avenir, et je pense « Que son obscurité s'éclairera pour toi. » IV Elle quitta la grotte à pas lents ; derrière elle Le roi marchait pensif. Elle alla dans un bois Près d'un chêne isolé, dont la feuille nouvelle Ombrageait un dolmen, et là poussa trois fois Un cri rauque : trois fois à cet appel sauvage L'écho répondit seul; mais du prochain hallier Une femme encor jeune écarta le feuillage Et s'avança, tirant par la corne un bélier. Elle le conduisitvers la pierre sacrée,