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— 472 — être lettré, la Logique est nécessaire au Médecin, de la Métaphysique et de son utilité en Médecine, de la Morale et de son utilité..., etc. ; des connaissances médicinales strictement dites : le Médecin doit connaître l'Anatomie, Nécessité de la Physiologie, Nécessité [de l'Hygiène, de la Pathologie, de la Thérapeutique... Cette étude sur « l'extension » de la médecine révèle un esprit philo- sophique : « ...Qu'il (le médecin) lise Stahl, van Helmont, La Case, comment jugera-t-il les systèmes de ces novateurs, s'il ignore les attributs de l'âme ? « Non seulement le médecin est obligé de porter le flambeau de la métaphysique dans les recherches médicinales, mais encore réciproque- ment les faits de la pratique l'éclairent pour perfectionner la psychologie. Quelle foule d'idées neuves les maladies du cerveau, étayées par les ou- vertures des cadavres, ne lui fourniront-elles pas pour développer un sys- tème rationnel sur le siège de l'âme, sur ses attributs, ses rapports avec la partie matérielle de notre être. C'est là qu'il apprendra à juger entre Descartes et Locke. Que l'âme régisse les fonctions naturelles et vitales, comme le prétendent les Staliens (sic), alors la définition de cette subs- tance donnée par Descartes tombe en ruines... ». Quand il parlera de la morale, il dira non moins excellemment : « ...Non seulement l'étude de la morale est utile au médecin pour le conduire sur la voie de la justice, mais encore celui qui connaît toutes les observations que fournit l'art de guérir peut jetter (sic) un grand jour sur cette partie de la morale. Lui seul saura déterminer jusqu'où s'étend l'influence des causes physiques sur nos actions morales, lui seul pourra donner une histoire raisonnée des passions... ». Cela n'empêche d'ailleurs pas GUibert de savoir garder la mesure : « ...Quelque évidente que soit l'utilité de la métaphysique pour la médecine, nous devons nous borner à son égard. Le médecin doit s'atta- cher au nécessaire ; il n'accumulera donc point tous les ouvrages faits sur ce sujet... ». Comment ne pas s'étonner que, dans le même ouvrage, Gilibert écrive la pensée suivante qui semble le condamner ? « ...Mais que nous importe que ce soit l'âme ouïe mouvement méca-