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— 455 — agriculteurs l'ordonnance de leurs travaux. Recherchant dans le passé une ou plusieurs années où le temps fut analogue au temps actuel (pen- dant au moins deux mois), nous avons admis que le mois prochain serait analogue, lui aussi, à celui des dites années antérieures, quand elles sont concordantes, car parfois une telle assimilation devient impossible. On peut tout d'abord, on doit se demander si notre procédé est légi- time, s'il n'est pas, à priori, incorrect : tout ce que nous venons d'exposer laisse planer des doutes cruels. En effet, déjà , pour faire de pareilles com- paraisons, nous sommes obligés de simplifier un peu, de faire des grou- pements par cinq jours ; et, sur des groupes de cinq jours, peut-on trouver des analogies suffisantes pour se risquer à des prévisions ? alors que nous avons dit (v. ci-dessus, page 442) qu'il était impossible de trouver deux situations analogues trois jours durant... Ne nous laissons pas paralyser par le doute et poursuivons loyale- ment notre tentative. Ainsi donc, sur de pareilles comparaisons, dans le détail desquelles il est impossible d'entrer ici, nous prédisons, le 20 de chaque mois, les caractéristiques principales du mois suivant : ce n'est que pour nous sou- mettre à un contrôle précis que nous poussons plus loin (trop loin), en donnant jour par jour le temps du mois suivant — donc, entre 10 et 41 jours à l'avance. Le résultat global est le suivant : nos réussites, qui se tenaient tout d'abord autour de 70 % ont bien baissé depuis et, dans l'ensemble, attei- gnent 62,7 % — à rapprocher de notre proportion de 77,3 % à 36 heures. Il nous faut indiquer de suite, car la chose paraît paradoxale, com- ment nos réussites diminuent alors que nous perfectionnons notre procédé. Un exemple fera tout de suite comprendre. Je prévois de grandes pluies, longtemps à l'avance, pour les 21, 22, 23, 24 du mois suivant. Quand commencera exactement la pluie et quand finira-t-elle ? Je n'en sais ab- solument rien, c'est clair : c'est la période pluvieuse, seule, que je prévois avec changement de régime. Si la pluie commence le 20 à 10 h., 11 h. du soir, ai-je tort ? Non, assurément. Et ceci nous conduisait, au début, à marquer parfois « tendance à la pluie » pour le 20 ou « pluie encore à craindre » pour le 25 — et je comptais ainsi, au besoin, 1/2 faute et 1/2 succès dans ma statistique.