Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                                 — 444 —
suivant la saison — et dans des régions à régime permanent, zones alizées
ou zones équatoriales, on arriverait à des pourcentages très élevés, sans
faire œuvre scientifique et en bluffant, purement et simplement.
    2e Expérience. — A énonce au hasard une date d'un mois quelconque,
en variant le plus possible ; B dicte une prévision qu'inscrit A. Fait sur
1980 prévisions, le contrôle comporte des réussites variables suivant les
mois — en moyenne 52,8 %.
     3e Expérience. — A a un tableau de tous les jours de l'année et, avec
le minimum de réflexion, inscrit une prévision devant chaque jour, à la
suite : les réussites vont de 49,5 % en juillet à 66,3 % en juin, — en
moyenne, 56,9 %.
     Il faut noter que ni A ni B, dans ces deux expériences, ne sont com-
plètement ignorants du climat régional, sur lequel est précisément fait le
contrôle.
     4e Expérience. — Avec les chances de pluie basées sur la statistique
de 70 ans on établit une prévision sans aucune ambiguïté, pluie ou non ;
pour ce phénomène particulier, le succès varie de 45,5 % en décembre à
63,4 % en juin, — en moyenne 53,8 %.
      Cette dernière expérience, donnant un pourcentage qui se rapproche
de celui de Shaw (56 %), est de beaucoup la plus instructive, car c'est la
seule qui permette de placer la question sur son véritable terrain et Rap-
procher d'une définition scientifique du problème de la prévision du temps.
     Prenons, en effet, les pluies appréciables au pluviomètre S c'est-à-
dire atteignant au moins o mm , 1 par 24 heures puisque, malheureusement,
il n'existe pas de pluvioscope en France (sauf à Lyon) : les jours plu-
vieux ainsi définis par le pluviomètre sont en moyenne par an au nombre
de 79,6 à Nice (observatoire), 147,0 à Lyon (observatoire), dépassent 180
en Artois, Normandie et Bretagne, 183,1 à Brest, 187,7 à Arras, 200,9 à
Bordeaux (observatoire) et 248,1 au Puy-de-Dôme. Un météorologiste
informé, pour le Puy-de-Dôme, aura la prudence de prédire, pour toute
l'année : pluvieux — et il s'assurera 68 % de réussites. Pour Nice, il indi-
   1. Cf. A. Angot, Annales du Bureau central météorologique, Mémoires, 1914.