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gitif sans la permission expresse de l'abbé. Que si quelqu'un contrevient
aux présentes dispositions et viole l'immunité que nous octroyons, nous
le condamnons à payer cent livres d'or du meilleur titre, dont la moitié
sera acquise à notre trésorerie, et l'autre audit monastère, à son abbé et à
ses moines ».
      Cette pièce est datée de l'an 923, l'an 3 du règne du pieux Hugues, à
Vienne 1 .
      Au cours du xe siècle, il semble que le monastère dut souffrir, soit de
nouvelles dévastations, soit d'une crise de croissance provenant du peu
de rapport des bâtiments conventuels et de sa renommée grandissante.
Tout ce que nous en savons, c'est que l'archevêque de Vienne, Thibaud 2
ou Théobald, qui occupait le siège de la métropole entre les années 952 et
1000, commença sa réédification. C'était du reste un ancien élève des
moines de Saint-Chef, et, comme le comte Hugues, il leur témoignait ainsi
sa reconnaissance. Thibaut fut canonisé et a laissé le renom de la plus
grande activité épiscopale.
      Nous ne savons pas quelle fut exactement sa part dans l'œuvre de ré-
fection. M. Teste 3 a prétendu que les trois nefs de l'église abbatiale ont
été élevées au cours de la deuxième moitié du Xe siècle et que le plan pri-
mitif de l'édifice devait être celui d'une basilique sans transept, terminée
par une abside accompagnée de deux chapelles. Il ajoute que sur les sept
travées d'arcade, supportées à l'origine par des piliers carrés, le chœur placé
en avant de l'abside devait en occuper deux 4.
      Saint Thibaud, si l'on en croit la tradition et les bénédictins de Saint-
Maur, aurait été enterré à Saint-Chef 5 , l'historien Charvet prétend au
contraire qu'à sa mort, qui survint en l'an 1000, il fut inhumé dans la ca-
thédrale de Vienne.

    1. Collombet et Louvet la datent de 938. Charvet ne cite pas cette charte.
    2. Alias Thibaut et Thibault.
      3. In Essai Archéologique sur le monastère et l'église abbatiale de Saint-Chef en Dauphiné, Revue du
Lyonnais, nouvelle série, t. IV, 1852, p . 85.
      4. M. Teste ajoute : 0 Cette disposition pourrait être démontrée par l'existence de trous pratiqués,
par deux et par trois, dans le tympan des deux arcades correspondantes, et aboutissant à des vases de pote-
rie, dans le but de répercuter la voix des chantres ».
      5. Voyage litt,, Paris, 1717, in-4 0 , p . 252.