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— 279 — importe au plus haut point, car il arrive fréquemment que, dans l'étude d'un phénomène spécial particulièrement intéressant, on manque complètement de documents sur une journée passée qui se trouvait être un dimanche, jour férié, vacance de l'observateur, etc.. C'est surtout en matière de continuité dans les observations, et néces- sité des longues séries, que l'on constate chez des auteurs variés la plus riche incompréhension des problèmes en jeu : à propos, par exemple, des discussions qui s'élèvent devant l'Académie, relativement aux observations météorologiques à effectuer en Algérie, le Maréchal Vaillant « fait ressortir aussi très habilement l'importance, dans certains cas, des observations pas- sagères ou faites à bâtons rompus, dont la Commission ne veut pas entendre parler »\ Est-il besoin de dire, ici, qui avait raison? Les questions sont-elles donc si difficiles à comprendre? On serait porté à le croire en constatant que, jusqu'à nos jours, les militaires ont présenté une tendance regrettable à ne rien comprendre aux nécessités de la Météorologie, opérant par saccades et sans méthode, supprimant d'an- ciens postes pour en créer d'autres à côté, confondant la quantité et la qualité des nombres observés : qui dira si c'est par quelques prédisposi- tions d'insuffisance, ou de suffisance congénitale ? ou simplement par res- pect hiérarchique, pour avoir épousé les opinions du Maréchal Vaillant ? Puis, tandis que le physicien est généralement maître du phénomène qu'il étudie, qu'il peut le reproduire autant de fois qu'il est nécessaire, le météorologiste doit noter au passage, au vol pour ainsi dire, d'une manière aussi claire que possible : de l'ensemble des observations il pourra, peut- être, déduire quelque loi. Et, dans ce sens, on a pu dire avec raison que le problème complet de la prévision du temps était le plus difficile que l'hom- me pût se proposer. Au début de l'organisation du service météorologique on s'est préoc- cupé, surtout, des applications maritimes, et les avertissements dans les ports constituaient une tâche essentielle : on a rendu ainsi d'inestimables services par les prévisions d'état de la mer, direction et force du vent, i. Académie des Sciences, 17 décembre 1855 ; on trouvera, pour ces discussions, une quantité d'infor- mations très intéressantes dans Cosmos, t. VII.