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      Un certain nombre d'articles de cet inventaire rappellent beaucoup
les énumérations comiques d'objets disparates que Régnier, Courval-
Sonnet, Saint-Amand et d'autres poètes du xvne siècle, sans oublier Mo-
lière, ont fréquemment introduits dans leurs ouvrages ; il n'en est pas
moins exact. Regrettons simplement que le notaire ne nous ait pas donné
le nom des poudres et des médicaments que contenaient les boîtes, les
pots de faïence et d'étain, grands et petits,
      Quant au matériel de chirurgie, nous pouvons nous rendre compte
très exactement de ce qu'il était.
      M. le docteur Rattier, de Valence-sur-Rhône, auquel nous devons
la communication de ce document, nous fait remarquer la distance qui
sépare cette modeste boutique d'apothicaire, où tout rappelle encore Dia-
foirus et M. Purgon, des magasins des pharmaciens modernes abondam-
ment pourvus de produits venus de tous les coins du monde ou créés
par la chimie. La distance est encore plus grande entre ce matériel de
chirurgie primitif et celui de nos cliniques actuelles, avec leurs appareils
multiples, utilisant les plus récentes découvertes. Cette comparaison faite
à près de deux cents ans de distance permet de mesurer le chemin par-
couru par cette science. Peut-être, il est vrai, dans quelques années, trou-
vera-t-on un pareil écart entre notre matériel actuel et celui qu'on utilisera
à ce moment-là ? Quant aux livres de compte, ils tenaient une plus grande
place que la bibliothèque, où la littérature n'était guère représentée que
par le S r Boileau-Despréaux. Rendons hommage « à l'auteur des Satires »,
mais nous serions fort surpris de trouver de nos jours, même dans un
village, une bibliothèque de chirurgien qui ne contienne que ce volume-là.
                                                                  H. A.