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— 107 — prit alors comme associé leur beau-frère Benoît Gayet, et, pendant dix-sept ans, Michel Giraud et Gayet travaillèrent ensemble. En 1822-1823, ils payaient 240 francs de loyer et 20 francs 05 de Contribution personnelle. Gayet se retira en 1835 et, depuis, Michel Giraud dirigea seul la maison dont le personnel se composait à l'ordinaire de neuf ouvriers. Un nouveau procédé de gravure, la lithographie, venait d'être inventé et, depuis 1820 environ, était fort en vogue à Lyon. Michel Giraud s'était mis à lithographier. Lorsqu'il mourut rue Bonnevaux, 16, le 3 juillet 1839, son atelier était prospère et il avait amassé une petite fortune. Il avait des clients dans la Drôme, l'Isère, le Puy-de-Dôme, fournissait d'étiquettes illustrées les parfumeurs de Grasse, les confiseurs du Gard, de l'Allier et de l'Hérault, et la plupart des chapeliers de la région, jusqu'en Auvergne et dans les montagnes des Cévennes. Instruit, sinon cultivé, en relations avec une série d'artistes lyonnais de qui il imprimait les gravures, il laissait à sa veuve —Pierrette Gabriel dit René — une bibliothèque assez importante et fort bien composée. Avec des livres sur l'histoire de sa ville natale, et de nombreuses gravures, il avait réuni une petite collection de médailles et de jetons lyonnais. Il n'avait eu que deux enfants, deux filles : Marie-Antoinette, qu'on appelait Tonine, née le 15 avril 1814, et Marie-Françoise-Antoinette- Claudine-Louise, dite Céline, née le 7 avril 1821, la fondatrice du prix qui porte son nom. La veuve de Michel Giraud garda l'atelier familial, qui, en 1847, employait toujours neuf ouvriers. Les presses avaient été transférées au 16 de la rue Bonnevaux et le 15 de la rue Palais-Grillet — aujourd'hui le n° 19 — était devenu l'appartement des « dames Giraud ». En 1855, l'ouverture de la rue Impériale qui fit disparaître la rue Bonnevaux et une partie de la rue Palais-Grillet, amena la démolition des deux maisons où les Giraud vivaient depuis 1772. La veuve Giraud dut alors transporter son atelier et son domicile rue Mercière, 68, où elle s'in- stalla en mai 1855, au second étage de la vaste et curieuse demeure appelée jadis « la Cave d'Ainay ». Construit par l'imprimeur Hugues de La Porte dans la seconde moitié du xvie siècle, ce vieil immeuble avait été habité au siècle suivant par le libraire Horace Cardon.