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     Antoine, le premier imprimeur en taille-douce de la dynastie, apparte-
nait à une très humble famille d'affaneurs et de jardiniers établie, à la fin du
xvne siècle, sur la paroisse d'Ainay. Son arrière-grand-père Antoine, son
grand-père Michel, son père Guillaume-Marie, sont dits « affaneurs » ou
« crocheteurs »*. Ce dernier épousa, en 1746, Madeleine Giraud, fille d'un
jardinier, et Antoine fut le sixième et dernier enfant de ce ménage. Il naquit
le 16 novembre 1751 et fut baptisé le lendemain à Ainay ; son parrain était
un frère de sa mère de qui la profession n'est pas indiquée.
      On ignore comment ce fils de « crocheteur » fut amené à choisir le
métier d'imprimeur en taille-douce et chez qui il enfitl'apprentissage. Peut-
être chez un de ses nombreux homonymes qui pouvait être de ses parents.
Dans le dernier quart du xvnr3 siècle, les registres paroissiaux de Saint-
Nizier mentionnent trois imprimeurs « en lettres » ou en taille-douce, et
— rue Petit-David — un sculpteur sur ivoire du nom d'Antoine Giraud.
Le fils d'un menuisier d'Ainay eut pour parrain, le 20 février 1772, « sieur
Jean-Antoine Giraud, imprimeur en taille-douce ».
      En tout cas, lorsqu'il eut achevé son apprentissage, notre Antoine
Giraud se mit, tout jeune, « à son compte ». Les imprimeurs en taille-douce
ne dépendaient pas, alors, de la corporation des imprimeurs-libraires et ils
pouvaient ouvrir boutique sans avoir pour cela de maîtrise à acquérir.
      Dans le volume VEnseigne, publié, en 1902, par M. John Grand-Car -
teret, une notice certainement inspirée par Mlle Céline Giraud, indique que
l'atelier Giraud fut fondé, en 1772, par Antoine Giraud (qui avait alors
vingt et un ans). Cette tradition de famille est d'ailleurs confirmée par
l'excellent Catalogue raisonné de l'œuvre de Jean-Jacques de Boissieu où
M. Alphonse de Boissieu, petit-fils du peintre-graveur, indique que, lors-
que son grand-père se fut définitivement fixé à Lyon — en 1772, après son
retour d'Italie —, «il adopta et garda jusqu'à la fin de sa vie » un imprimeur
en taille-douce nommé Giraud, « qui tira toutes ses épreuves et en fit un
nouveau tirage en 1819 ». Or, nous le verrons plus loin, c'est le fils de notre

     1. Antoine, l'arrière-grand-père, paraît être fils de Joachim Giraud, jardinier chez les religieuses de la
Visitation en 1679. Guillaume-Marie fut affaneur et « voiturier par eau ". (Etat-civil, Ainay : décès, 13 oct.
1703 ; mariages, 27 fév. 1718 ; baptêmes, 1719 et s.).