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                                     — go-
 deront ; et l'honneur des Lyonnais, sur lequel je compte, m'épargnera la
 douleur de déployer, pour faire respecter la loi, des moyens de force, qui
 sont dans mon devoir, mais qui ne s'accordent point avec mes affections
 pour un peuple chez qui j'ai la gloire bien pure d'avoir maintenu jusqu'à ce
jour l'ordre et la sûreté publique ».
      L'administration départementale siégea en permanence pendant la
nuit du I er au 2, et la tranquillité de la ville fut si complète qu'elle put
s'occuper, dit-elle, « de travaux administratifs, sans qu'aucune relation
défavorable à la sûreté publique lui soit parvenue ». Le lendemain, elle
reproduisait encore les rapports fort rassurants des officiers commandant
les détachements qui avaient parcouru dans la nuit les divers quartiers de la
ville et les Broteaux. Puis elle clôturait le 3 son procès-verbal en se bornant
à signaler quelques menus incidents imputables à « des pelotons de pertur-
bateurs sans caractère et sans mission ».
      Il était donc certain dès lors que la tragique alerte des Terreaux n'au-
rait pas de lendemain. D'ailleurs, dans la soirée du 2 prairial, un événement
important était venu faire une heureuse diversion. Joachim Murât et
 Joseph Bonaparte, arrivant de Paris, étaient de passage à Lyon. Le premier,
à ce moment aide de camp du général Bonaparte, était allé rendre compte
au Directoire de la mission qu'il avait remplie à Turin, sur la demande de la
cour sarde, pour y recevoir la proposition d'une amnistie générale. Le frère
aîné du général en chef de l'armée d'Italie, alors commissaire des guerres,
rejoignait cette armée avec celui qui devait devenir plus tard son beau-frère.
Tous deux apportaient aux Lyonnais une nouvelle qui, en réjouissant tous
les cœurs, devait contribuer à la pacification des esprits. L'administration
départementale les reçut à l'Hôtel de Ville où les accompagnait le général
Montchoisy. Ils donnèrent connaissance à l'assemblée de la conclusion de
la paix avec le roi de Sardaigne et des conditions avantageuses qu'elle
réservait à la France : conservation du duché de Savoie et du comté de
Nice, démolition des forts de la vallée de Suze, etc. Ils annoncèrent enfin
l'entrée des Français à Milan.
      L'état-major de la place décida de se transporter sans désemparer aux
deux théâtres pour y faire connaître un événement qui devait contribuer à
ramener le calme dans les esprits. L'un des administrateurs l'y accompagna