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cher la cause de cette hostilité que dans le caractère même de l'homme qui
devait en être la victime. Montchoisy était la droiture et la loyauté person-
nifiées ; étranger aux querelles locales, il paraissait résolu à ne pas se faire
l'instrument servile de quelques ambitions particulières. Peut-être aussi
faut-il chercher l'origine des préventions élevées contre lui à cette circon-
stance qu'il avait succédé à Lyon au général Carteaux, soldat aux manières
brutales et aux idées jacobines faites pour plaire à certains.
Le baron Louis-Antoine de Montchoisy — il avait, dès le début de la
Révolution, abandonné son titre nobiliaire et sa particule — avait successi-
vement occupé les grades de major et de lieutenant-colonel d'un régiment
de chasseurs et de colonel du régiment de Beauce. Il avait près de trente
années de services lorsque, le 8 mars 1792, il fut fait maréchal de camp.
Pour savoir ce qu'il était au juste, il nous suffira de faire appel à l'attestation
de deux répondants dont l'appréciation ne saurait être suspecte.
C'est d'abord le représentant du peuple Saint-Prix qui parle de lui en
ces termes : « Excellent officier, d'une bravoure et d'une fermeté au-dessus
de tout éloge ; connaissant parfaitement son métier et l'ayant longtemps
pratiqué à la guerre, et toujours avec succès, tant en Amérique que dans les
campagnes de la Belgique où il était généralement aimé et estimé ; ayant le
don si précieux d'exciter la confiance et de se faire chérir et obéir des sol-
dats qui l'ont toujours honoré comme un brave officier et un bon père ».
C'est ensuite Reverchon qui lui rend hommage au cours de sa mission Ã
Lyon et qui s'élève contre les accusations dont son collaborateur est l'objet :
« Il paraît qu'on s'était bien trompé sur l'opinion défavorable qu'on a voulu
jeter sur le général Montchoisy... D'autant mieux que c'est à lui en partie
que je dois les premiers succès de mon entrée à Lyon. Sa fermeté, son
patriotisme et la conduite vraiment civique qu'il a tenue avant et après mon
entrée ici m'ont fait voir l'homme qui convient à cette place importante.
Bon militaire sans ostentation, modeste sans affectation, administrateur
ferme et sans partialité, n'allant manger chez personne et ne jouant pas le
rôle de protecteur des soi-disant honnêtes gens ; enfin c'est l'homme qui
convient à Lyon ».
Toutefois, ceux des Lyonnais auxquels il ne convenait pas ne cessè-
rent un instant de calomnier Montchoisy dans les journaux à leur dévotion