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      Il nous reste quatre requêtes qu'il présenta coup sur coup à M. Birague
dans le mois de Décembre suivant. La i r e était pour demander son élargis-
sement qu'il obtint ; — par la 2 de il lui représente qu'ayant été élargi et
étant retourné dans sa maison il l'avait trouvée toute dévastée, les scellés
mis sur les portes de son poile ( ?) et de son Cabinet, que les soldats qui y
avaient été nourris à ses frais pendant sa détention avaient enlevé le plus
beau et le meilleur qu'il eût, ce qui l'a réduit dans l'état le plus étroit, et le
supplie d'ordonner que main levée lui fut donnée de sa marchandise.
Birague, par son décret enjoignit aux soldats logés chez de Tournes de ne
rien prendre que de gré à gré, et ordonna que les sceaux apposés chez lui
seraient levés; mais malgré ce décret il lui fut enjoint deux jours après parle
Penon de sortir de la Ville et deux Conseillers vinrent chez lui ànnotter et
inventorier sa marchandise. Ce fut le sujet d'une 3 m e requête qu'il présenta
à ce Commandant, dans laquelle il représente que comme il n'est atteint
ni convaincu d'aucun forfait, comme aussi il n'a jamais favorisé, ni en fait ni en
dit, ceux qui portent les armes contre le Roi, ni ne voudrait l'avoir fait, il
demande que défense soit faite au Penon de le poursuivre, que l'inventaire
qu'on fait chez lui n'ait plus lieu et que ses clefs lui soient rendues. M. de
Birague lui accorda encore toutes ces demandes. Cependant l'on voit par
une 4 m e requête, qu'il présenta le 23 X be , qu'il continue à se plaindre de ce
que les deux Conseillers persistent à inventorier ses livres et qu'on lui
enlève ce qu'il a de plus beau ; et Birague, par un nouveau décret, ordonna
que l'inventaire serait fait sincèrement, qu'on en donnerait Copie au requérant
et que ce qui aurait été pris lui serait payé raisonnablement. De Tournes évalue
dans son journal les livres qu'on lui saisit et qui furent brûlés à plus de qua-
tre mille livres, somme très Considérable pour ce temps là, sans Compter le
dégât fait dans son imprimerie, les effets d'autre genre et les papiers impor-
tants qui lui furent enlevés, ni ce que lui coûta la nourriture des soldats
qu'il fut obligé d'entretenir chez lui pendant plus de trois mois.
     Ces vexations finirent enfin et rien n'indique qu'il en ait essuyé de
sérieuses pendant quelques années, du moins dans son particulier, car les
protestants ne furent pas laissés tranquilles. La paix, qui fut publiée au
mois d'août de l'an 1570, les ayant privés des temples qu'ils avaient dans les
Villes, ils furent obligés d'abandonner celui qu'ils avaient dans la rue Para-