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de poste : Car il a tellement dépravé, changé et renversé ce qui nous touche
que toute ceste histoire n'est plus qu'un tesmoignage que ceste serenissime
 Maison de Savoie est le Magasin de la lascheté, le titre le plus affidé de
 Couardise et le registre éternel, qui publiera aux siècles advenir les repro-
ches de nostre honte. Impudent De Tournes, qui te donne de l'assurance
de te mesler des affaires de nos Princes ? As-tu bien opinion, ignorant
rapieceur d'almanachs, que la Savoie n'a pas des esprits pour se rendre les „
suffisans escrivains de la Sacrée mémoire de nos Princes, et à ceste occasion
t'amuser à corrompre les dignes cayers que l'antiquité avait porté jusqu'à
nous, sur les allés de la Vérité ? Vis-tu en cette créance que les exploits de la
forte maison de ce Grand Duc ne pourront vivre s'ils ne sont entonnés par
un tel Marsye que toy?. — Charles, Magnanime Charles, à qui le ciel
devait donner autant d'Homères trompettes de vôtre gloire qu'il vous a
donné de particulières Vertus, vous estes grand d'estats, grand d'esprit,
grand de Courage et très grand de Vertus, etc..
       L'on sait que M. Jean Sarasin, Secret6 d'Etat de la République de
Genève, composa, en réponse au Cavalier de Savoye le livre intitulé : le
Citadin de Genève, qui fut imprimé en 1606, et on y trouve aux pages 197 et
suivantes une lettre que Jean de Tournes Composa pour repousser les
invectives du Cavalier. Dans cette lettre, qui est un modèle de raisonne-
ment et de modération, il dit que l'ouvrage de Paradin finit à la page 423 de
sa dernière édition de la Chronique de Savoie, et que, pour la Continuer
jusqu'à son temps il a recueilli de divers auteurs ce qu'il y a ajouté, lesquels
il a toujours nommés quand il en a su le nom, ainsi que cela peut se voir aux
marginaux de son livre. « Vanderbuch, dit-il, qui est le dernier qui a écrit
cette chronique, et qui même la dédia au Duc à présent régnant, est celui de
qui j'ai extrait ce que j'ai mis au Commencement de la page 425, touchant
le Marquisat de Saluées : Ce qui concerne les guerres de France Contre la
Savoie depuis 1589, je l'ai pris entièrement de deux discours imprimés, l'un
l'an 1593, sans nom de l'auteur, et l'autre l'an 1601 par le Seigr de la Pope-
linière». Il nie d'avoir parlé desavantageusement d'aucun des princes de
Savoie, bien pénétré, dit-il, du respect que les écrivains et les particuliers
doivent avoir pour les souverains, même pour ceux qui sont ennemis de leur
pays. Il montre ensuite, avec beaucoup de douceur et d'honnêteté, la