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NOTICE SUR JEAN DE TOURNES 2 * DE NOM
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PAR SAMUEL DE TOURNES (au crayon)
Jean De Tournes, second de nom, fils de Jean premier, naquit à Lyon
en 1539 ; il fut, suivant l'opinion de tous les écrivains typographiques, moins
habile imprimeur mais plus savant que son père. Maittaire, dans ses anna-
les T 3. p. 2. l'affirme positivement en disant : Hicjohannes secundus patrem
superavit quidam doctrina, sed typographica arte minimi cequavit. » S'il n'était
pas très indiffèrent à leurs descendants de savoir auquel, du père ou du fils
on doit donner la palme typographique, on pourrait peut être attaquer
cette assertion. Les premières éditions que publia le fils ressemblent tout Ã
fait à celles du père dont il avait hérité les Caractères et leurs matrices, car,
encore dans ce temps là la plupart des imprimeurs fondaient eux-mêmes les
caractères qu'ils employaient, et là Conformité de leurs noms de baptême,
jointe à l'ignorance de l'année où était mort le père a pu faire attribuer Ã
celui-ci plusieurs impressions qui sont réellement du fils, et aujourd'hui
encore, dans les Catalogues, en citant leurs noms à la suite des livres sortis
de leurs presses, l'on n'indique que le nom de Jean de Tournes soit que ces
livres soient antérieurs ou postérieurs à l'année 1564, époque de la mort de
Jean I er . Il est vrai que la maison du second ayant été saccagée en 1567 à la
suite des troubles qu'occasionnèrent les guerres civiles, et dont nous repar-
lerons ci après, son imprimerie fut dévastée et il perdit les beaux caractères
de son père qu'il ne remplaça qu'imparfaitement, et, en attendant, il se
jetta dans les impressions communes et plus lucratives, qui n'étaient pas
propres à donner du lustre à son imprimerie ; mais il répara ensuite cette
perte et publia divers livres qui sont aussi bien imprimés que ceux du beau
temps de son père ; et Baillet, dans ses jugements des savants, Tom. I.
p. 376, à l'article des imprimeurs célèbres, dit que « Jean le fils a donné
quelques éditions, entre les autres, qui sont tout à fait charmantes pour la
beauté et la netteté des Caractères et pour l'exactitude de la Correction. » et
l'on en recherche encore aujourd'hui quelques-unes, telles que : les Méta-
morphoses et les Epitres d'Ovide, avec figures. (1564 & 1573) — Les fables
d'Esope, en grec et en latin. 160 (1570) — La République de Bodin 8°