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— 23 — Comnême : il avait acquis une assez belle maison au dessus de l'église de Fourvières bâtie sur un reste du palais des empereurs romains, qui fut nommée depuis l'Angélique du nom de son possesseur ; il y ramassa un grand nombre d'inscriptions antiques, une partie desquelles s'y voyait encore dans ce siècle, et ce fut dans cette maison, et sous ses auspices, que se forma une académie qui fut d'abord appelée Y Académie de Fourvières et ensuite Y Angélique du nom du lieu où elle s'assemblaitl... Enfin, la dernière personne dont nous parlerons, de celles avec qui il eût les plus étroites liaisons, avec qui même une tradition de famille lui en attribue de plus intimes que celles d'une simple amitié, fut la célèbre Louise Labé, surnommée la belle Cordière qui joua dans cette académie, dont nous venons de parler, le rôle le plus brillant. Ainsi cette dame mérite bien que l'on entre ici dans quelques détails sur son histoire, sa personne et ses ouvrages ; nous les tirerons des auteurs anciens et modernes qui en ont parlé2... Mais si l'opinion des écrivains a été si divergente sur la vertu de Louise Labé, ils ont tous été unanimes dans les jugements qu'ils ont portés de ses ouvrages remplis de feu, d'esprit et de délicatesse, et tous l'ont mise au rand des premiers poètes de son siècle. Celui dont on fait encore le plus de cas est un dialogue en prose intitulé : Débat de folie et d'amour. C'est la fable de l'amour aveuglé par la folie, que Jupiter condamna à lui servir désormais de guide puisqu'elle avait eu la malice de lui crever les yeux. Cette idée ingénieuse a été imitée par plusieurs modernes et entr'autres.par La Fon- taine, mais ni lui ni les autres n'en ont fait honneur au véritable auteur. Les ouvrages de Louise Labé furent imprimés en 1555 par Jean De Tournes et réimprimés l'année suivante ; ils étaient devenus si rares que lorsqu'en 1762, une Société d'amateurs voulut en donner une nouvelle édition, on eût de la peine à en trouver deux exemplaires dans Lyon. Elle mourut au mois de Mars 1556 \ Il est temps de revenir à De Tournes lui même dont cet épisode nous a 1. Ici, une dissertation sur la prétendue académie de Fourvière. 3. Samuel de Tournes dans une très longue digression, véritable plaidoyer à la défense de la belle Cordière, la dit «filled'un certain C» Arly dit Labé », ce qui est peut-être une faute de copiste. 3. Voir, sur la mort et l'inhumation de Louis Labé, la page 45 ci-après.