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 Comnême : il avait acquis une assez belle maison au dessus de l'église de
 Fourvières bâtie sur un reste du palais des empereurs romains, qui fut
 nommée depuis l'Angélique du nom de son possesseur ; il y ramassa un
 grand nombre d'inscriptions antiques, une partie desquelles s'y voyait
 encore dans ce siècle, et ce fut dans cette maison, et sous ses auspices, que
 se forma une académie qui fut d'abord appelée Y Académie de Fourvières et
 ensuite Y Angélique du nom du lieu où elle s'assemblaitl...
      Enfin, la dernière personne dont nous parlerons, de celles avec qui il
 eût les plus étroites liaisons, avec qui même une tradition de famille lui en
attribue de plus intimes que celles d'une simple amitié, fut la célèbre Louise
Labé, surnommée la belle Cordière qui joua dans cette académie, dont nous
venons de parler, le rôle le plus brillant. Ainsi cette dame mérite bien que
l'on entre ici dans quelques détails sur son histoire, sa personne et ses
ouvrages ; nous les tirerons des auteurs anciens et modernes qui en ont
 parlé2...
      Mais si l'opinion des écrivains a été si divergente sur la vertu de Louise
Labé, ils ont tous été unanimes dans les jugements qu'ils ont portés de ses
ouvrages remplis de feu, d'esprit et de délicatesse, et tous l'ont mise au
rand des premiers poètes de son siècle. Celui dont on fait encore le plus de
cas est un dialogue en prose intitulé : Débat de folie et d'amour. C'est la fable
de l'amour aveuglé par la folie, que Jupiter condamna à lui servir désormais
de guide puisqu'elle avait eu la malice de lui crever les yeux. Cette idée
ingénieuse a été imitée par plusieurs modernes et entr'autres.par La Fon-
taine, mais ni lui ni les autres n'en ont fait honneur au véritable auteur.
      Les ouvrages de Louise Labé furent imprimés en 1555 par Jean De
Tournes et réimprimés l'année suivante ; ils étaient devenus si rares que
lorsqu'en 1762, une Société d'amateurs voulut en donner une nouvelle
édition, on eût de la peine à en trouver deux exemplaires dans Lyon. Elle
mourut au mois de Mars 1556 \
      Il est temps de revenir à De Tournes lui même dont cet épisode nous a

    1. Ici, une dissertation sur la prétendue académie de Fourvière.
    3. Samuel de Tournes dans une très longue digression, véritable plaidoyer à la défense de la belle
Cordière, la dit «filled'un certain C» Arly dit Labé », ce qui est peut-être une faute de copiste.
    3. Voir, sur la mort et l'inhumation de Louis Labé, la page 45 ci-après.