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érudit, mais aussi un linguiste fort savant, on lui doit une édition des
Déipnosophistes du grammairien Athénée1 et une correction excellente des
textes de Pline. La lecture de ses grands ouvrages sur l'histoire des plantes
et la chirurgie montre toute l'ampleur de ses conceptions et l'universalité de
son esprit 3 .




                                         JACQUES DALÉCHAMPS
                                        gravure du Promptuaire,



      Telle fut l'histoire de ces hommes, dont l'esprit curieux contribua à
éveiller l'humanité au goût passionné de l'antique. Ils n'ont pas été d'en-
nuyeux pédants ou d'austères savants à lunettes confinés dans leurs
bibliothèques au milieu de leurs livres et de leurs manuscrits ; mais ils ont
appartenu à la société polie de leur temps, et ils en ont partagé les plaisirs et
les joies. S'ils eurent la manie des collections, ce fut pour en faire profiter
leurs amis et en illustrer leur connaissance de l'antiquité, acquise dans les
livres, considérant les trésors qu'ils accumulaient ainsi comme un moyen
d'augmenter la science humaine et non comme une fin sans autre objet que
le plaisir de posséder.
      Les antiquaires de la Renaissance furent des évocateurs et des érudits
aux vues larges et aux pensées profondes : ils ont conçu, dans une synthèse
harmonieuse, un passé de mesure, de probité morale et d'art aux propor-

    i. Athenxi Naucratitx Deinopsophistx, cura et studio Is. Casauboni, cum interprétations latina Jacobi
Dalechampii, apud Hieron Cameliacum, 1597, in-f°.
    2. Historia generalis plantarum, in libros XVIII, per certas classes artificiose digesta. Lyon, G. Rouillé,
1586.
    Chirurgie françoise recueillie par M. Jacques Dalechamps, Lyon, G. Rouillé, 1570.