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— 468 — érudit, mais aussi un linguiste fort savant, on lui doit une édition des Déipnosophistes du grammairien Athénée1 et une correction excellente des textes de Pline. La lecture de ses grands ouvrages sur l'histoire des plantes et la chirurgie montre toute l'ampleur de ses conceptions et l'universalité de son esprit 3 . JACQUES DALÉCHAMPS gravure du Promptuaire, Telle fut l'histoire de ces hommes, dont l'esprit curieux contribua à éveiller l'humanité au goût passionné de l'antique. Ils n'ont pas été d'en- nuyeux pédants ou d'austères savants à lunettes confinés dans leurs bibliothèques au milieu de leurs livres et de leurs manuscrits ; mais ils ont appartenu à la société polie de leur temps, et ils en ont partagé les plaisirs et les joies. S'ils eurent la manie des collections, ce fut pour en faire profiter leurs amis et en illustrer leur connaissance de l'antiquité, acquise dans les livres, considérant les trésors qu'ils accumulaient ainsi comme un moyen d'augmenter la science humaine et non comme une fin sans autre objet que le plaisir de posséder. Les antiquaires de la Renaissance furent des évocateurs et des érudits aux vues larges et aux pensées profondes : ils ont conçu, dans une synthèse harmonieuse, un passé de mesure, de probité morale et d'art aux propor- i. Athenxi Naucratitx Deinopsophistx, cura et studio Is. Casauboni, cum interprétations latina Jacobi Dalechampii, apud Hieron Cameliacum, 1597, in-f°. 2. Historia generalis plantarum, in libros XVIII, per certas classes artificiose digesta. Lyon, G. Rouillé, 1586. Chirurgie françoise recueillie par M. Jacques Dalechamps, Lyon, G. Rouillé, 1570.