Revue du Lyonnais » série 6 - n°9-12 ( 1923 ) » pp.408

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malheureusement brisé dans une de ses moitiés, l'autre moitié de l'écusson
ovale est encore en assez bon état pour qu'il n'y ait aucun doute. Or, per-
sonne jusqu'ici n'avait pris garde à ce cachet armorié et n'avait cherché à
l'identifier !
      Voici d'ailleurs (Planche I) le fac-similé de la lettre autographe et ano-
nyme de Marat à La Tourrette : les deux taches noires représentent l'une le
cachet de cire brisé, l'autre une goutte de cire à cacheter que Marat a laissé
tomber par mégarde sur le papier. La planche II donne, en agrandissement
2/1, les détails de ce cachet, ainsi que son dessin complété d'après Duleau.
      Au total, huit mémoires furent envoyés à l'Académie pour le concours.
      Les deux manuscrits de Marat sont d'une écriture différente l'un de
l'autre ; aucun d'eux n'est autographe. Ils ont été enregistrés et paraphés
par La Tourrette, secrétaire perpétuel, qui à échangé à leur propos avec le
susdit Martin, toute une correspondance pendant et après le concours.
       L'un, celui qui a été inscrit au concours sous le n° 5, a pour épigraphe
ces mots : Exfumo dare lucem (Hor. De Artepoetica) et pour titre : Mémoire
sur les Expériences que Newton donne en preuve du Système de la différente
réfrangibilité des rayons hétérogènes. Il comprend 44 feuillets écrits recto et
verso, soit 88 pages de 38 X24 centimètres, avec six planches hors-texte
 renfermant 22 figures dont 14 coloriées *.
       J'ai remarqué sur la 3 e planche du mémoire un détail important : à
 droite de la figure 11 se trouve, en effet, une annotation de Marat, que le
 docteur Edmond Locard déclare autographe, et qui est ainsi conçue : « Le
 peintre a totalement manque (sic) les proportions de cette figure, qui est
trop courte des neuf dixièmes, les teintes sont aussi mal rendues ». C'est le
 seul passage autographe qu'on puisse voir dans ce manuscrit n° 5 ; personne
 ne l'avait signalé jusqu'ici! On voit, sur la planche II ci-jointe, le fac-similé
 de cette annotation autographe de Marat.
       Le second, qui a été inscrit au concours sous le numéro 6, a pour épi-
 graphe : Multa paucis, et pour titre : Discours sur la prétendue différente
 réfrangibilité des rayons hétérogènes. Il comprend seulement — ce qui justifie

    1. Dans le texte, Marat a fait écrire à l'encre rouge, par son copiste, les descriptions de celles de ses
expériences dont les résultats se trouvent opposés à la doctrine newtonienne.