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      Frédéric Rast-Maupas (25 ans), négociant, esprit fin et cultivé, fils
 d'un commerçant, neveu et petit-fils de médecins lyonnais, signait « Rast
de Maupas ». Il habitait Montée des Capucins, allait assez souvent à Paris et
paraissait assez au courant de la vie parisienne. Il fut, dans la suite, mar-
chand de soie à Lyon.
     Antoine-Eugène Second, le secrétaire calligraphe du cahier vert de la
Petite-Table, se préparait à être fabricant de soieries. Il dirigea longtemps
la maison Second et Oyex et fit partie du Tribunal de Commerce.
     Au total, douze jeunes hommes, n'ayant pas, pour la plupart, atteint la
trentaine, et dont trois sont médecins, les autres appartenant à la bourgeoi-
sie commerçante de la ville. Tous ardents bonapartistes.
     Il faut citer enfin, parmi les invités de la Petite-Table en 1813-1815, les
docteurs Marcelin Beaumers, médecin des prisons, et Louis-François
Trolliet, celui-ci, établi rue Grenette, plus tard médecin-chef de l'Hôpital
d'Alger ; Albin Janson, cousin du Major de l'Hôtel-Dieu, qu'on retrouve
sur la liste des agents de change de Lyon ; François Barre, pharmacien, et
numismate que la Ville eut dans la suite pour archiviste ; MM. Duport,
« connu comme piquant chansonnier », Foudras aîné et Récamier, qui
n'habitaient pas Lyon et qu'on ne peut identifier sûrement. Les « étran-
gers » payaient leur écot en couplets, fidèlement transcrits sur les registres
des procès-verbaux, comme ceux des membres titulaires du cénacle.




     De tous ces poètes — poetœ minimi, et c'est encore beaucoup dire —-
Paul-François Castellan est le seul qui ait laissé quelque trace dans notre
histoire littéraire. Né à Carpentras en 1787, venu à Lyon avec son père qui
y faisait le commerce du coton, il s'était d'abord amusé à deviner, puis à
composer des charades et des rébus, et avait débuté dans YAlmanach des
Gourmands et des Belles. Il collabora, en 1822, à YAlmanach des Muses, à
divers journaux lyonnais comme critique musical, et à la Revue du Lyonnais
qui publia de lui des « Souvenirs sur les événements de 1815 », un article
nécrologique sur le docteur Bouchet, et surtout des chansons politiques et
satiriques, réunies en volume par Boitel en 1848. Il fut populaire à Lyon