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ment, etc., etc., etc., on prit congé de M me George et son époux. On enton-
na le canon de la Trompette guerrière et chacun se retira en paix ».
      Le 15 août de la même année, le docteur Jean-Marie Pichard — alors
doyen — étant souffrant, ses collègues se rendent chez lui, 2, rue Sainte-
Monique ; ils veulent consacrer leur séance « à lui témoigner notre amitié et
nos souhaits pour son bonheur ». Après le repas, on lui joue, dans son salon,
un impromptu qui a pour titre la Fête du Doyen, « à-propos dramatique
mêlé de vaudevilles ». Chaque f:: a son rôle dans la pièce dont les personna-
ges sont : « M. Rabâchat-Courtpré, tenant magasin de Poésies ; M me Raba-
chat-Courtpré ; M. Martin-Ronflant, médecin-poète ; tous les amis du
Doyen ».
      La scène se passe sur la place des Célestins ; les Frères, voulant fêter
dignement leur doyen Jean-Marie, s'adressent à deux poètes domiciliés sur
cette place, et, ne pouvant obtenir d'eux le compliment désiré, se décident à
le rédiger eux-mêmes. Des deux rimeurs mis en scène et ridiculisés dans cet
impromptu, l'un est l'écrivain public Clément Maucherat-Longpré (Raba-
chat-Courtpré), libraire et marchand d'estampes, qui tenait un « cabinet
littéraire » place des Célestins, 15. Partisan des Bourbons, il composa des
chansons royalistes, et, en 1831, le Vieux Grenadier, chansonnier dédié à la
 Garde Nationale.
      L'autre — Martin-Ronflant — était le docteur Aimé Martin, dit
 Martin l'aîné, chirurgien en chef de l'Hospice des Vieillards, et membre de
l'Académie de Lyon. Ce personnage qui, dans l'à-propos, ne s'exprime
qu'en alexandrins, quitte la scène en déclarant :

           « Des fils de Saint-Louis la tige vénérée
           Doit seule, en ce grand jour, occuper ma pensée ! ».

     Il avait écrit jadis — en 1805 — les paroles de le Songe d'Ossian, can-
tate allégorique offerte à Napoléon Ier, que Fay avait mise en musique. En
août 1814, Louis XVIII était sur le trône depuis quatre mois. Le docteur
Martin l'aîné n'avait pas assisté à la séance de l'Académie de Lyon où cette
compagnie avait acclamé « la déchéance de Bonaparte », loué « la magnani-
mité des Trois Souverains » et crié : « Vive le Roi ! Vivent les Alliés ! ». Mais