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— 362 — ment, etc., etc., etc., on prit congé de M me George et son époux. On enton- na le canon de la Trompette guerrière et chacun se retira en paix ». Le 15 août de la même année, le docteur Jean-Marie Pichard — alors doyen — étant souffrant, ses collègues se rendent chez lui, 2, rue Sainte- Monique ; ils veulent consacrer leur séance « à lui témoigner notre amitié et nos souhaits pour son bonheur ». Après le repas, on lui joue, dans son salon, un impromptu qui a pour titre la Fête du Doyen, « à -propos dramatique mêlé de vaudevilles ». Chaque f:: a son rôle dans la pièce dont les personna- ges sont : « M. Rabâchat-Courtpré, tenant magasin de Poésies ; M me Raba- chat-Courtpré ; M. Martin-Ronflant, médecin-poète ; tous les amis du Doyen ». La scène se passe sur la place des Célestins ; les Frères, voulant fêter dignement leur doyen Jean-Marie, s'adressent à deux poètes domiciliés sur cette place, et, ne pouvant obtenir d'eux le compliment désiré, se décident à le rédiger eux-mêmes. Des deux rimeurs mis en scène et ridiculisés dans cet impromptu, l'un est l'écrivain public Clément Maucherat-Longpré (Raba- chat-Courtpré), libraire et marchand d'estampes, qui tenait un « cabinet littéraire » place des Célestins, 15. Partisan des Bourbons, il composa des chansons royalistes, et, en 1831, le Vieux Grenadier, chansonnier dédié à la Garde Nationale. L'autre — Martin-Ronflant — était le docteur Aimé Martin, dit Martin l'aîné, chirurgien en chef de l'Hospice des Vieillards, et membre de l'Académie de Lyon. Ce personnage qui, dans l'à -propos, ne s'exprime qu'en alexandrins, quitte la scène en déclarant : « Des fils de Saint-Louis la tige vénérée Doit seule, en ce grand jour, occuper ma pensée ! ». Il avait écrit jadis — en 1805 — les paroles de le Songe d'Ossian, can- tate allégorique offerte à Napoléon Ier, que Fay avait mise en musique. En août 1814, Louis XVIII était sur le trône depuis quatre mois. Le docteur Martin l'aîné n'avait pas assisté à la séance de l'Académie de Lyon où cette compagnie avait acclamé « la déchéance de Bonaparte », loué « la magnani- mité des Trois Souverains » et crié : « Vive le Roi ! Vivent les Alliés ! ». Mais