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de Sa Majesté ne nous a pas entendus, et il n'a été fait devant lui aucun
rapport sur la comptabilité de cette administration, puisqu'il n'y a aucune
information ordonnée sur cet objet ; et cependant, nous avons le malheur
d'être inculpés par un acte authentique, qui pourroit être assimilé, par nos
concitoyens, à un jugement prononcé. Dans ces circonstances, honteuses
pour des citoyens intègres et zélés, leur désespoir seroit extrême si la voix
consolante de leur conscience, bien plus forte que l'énoncé du fatal arrêt, ne
leur prouvoit que, par leurs services et leurs bienfaits dans cette adminis-
tration, ils ont mérité la reconnoissance de la patrie et non la défiance publi-
que et les humiliations. Mais ce témoignage intérieur, l'approbation même
de leurs concitoyens, qui faisoient ci-devant leur gloire et la récompense de
leurs travaux, ne peuvent plus leur suffire si l'improbation de Sa Majesté et
de ses ministres, si publiquement manifestée, pouvoit subsister par la faute
des administrateurs. Accablés sous le poids de ces précautions inouïes,
prises par le ministère, les recteurs de cet hôpital se doivent à eux-mêmes
et bien plus encore à leurs concitoyens et à ceux qui leur succéderont, de
vous supplier d'obtenir pour eux, du Conseil, qu'il soit commis tels magis-
trats ou tribunal qu'il plaira à Sa Majesté, pour recevoir les comptes tant
du Bureau, en général, que des administrateurs actuels, en particulier, afin
que, par l'examen sévère et rigoureux qui en sera fait, les suppliants puis-
sent démontrer que ce n'est qu'en versant leurs dons et leurs bienfaits sur
cet hôpital qu'ils y ont exercé leurs fonctions honorables, et obtenir de la
bonté suprême de Sa Majesté et de la vôtre, une justification aussi écla-
tante que l'ont été les apparences d'inculpation et de méfiance ».
     Tant de dignité et de fermeté devait finir par lasser les intrigues et
forcer la justice. Le 3 janvier 1787, les deux délégués du Bureau à Paris,
MM. de Cordon et Bertholon, annoncent que, sur les observations des
administrateurs de la Charité, le Conseil d'Etat a rendu un arrêt faisant
droit, de la manière suivante, sur les principaux objets de ces observations :
      i° Justification pleine et entière, donnée à l'administration, des repro-
ches de négligence qu'on lui avait adressés ; 20 intention manifestée par Sa
Majesté de maintenir les administrateurs dans leurs droits et prérogatives ;
30 confirmation, à jamais, de l'ancienne œuvre ; 40 rétablissement de l'éco-
nome dans ses véritables fonctions ; 50 adoption du plan proposé par le